La JIRAMA a fait marche arrière pour l’optimisation tarifaire suite au conseil des ministres du 20 janvier dernier. La Banque Mondiale insiste cependant sur la nécessité d’aller de l’avant. A ce propos, l’économiste Falihery Ramakavelo estime que la partie malgache devrait avoir de fortes capacités de persuasion pour convaincre la Banque Mondiale sur l’importance du maintien du tarif. « Il faut être fort dans les négociations » soutient-il.
« Les difficultés rencontrées par la JIRAMA ne datent pas d’aujourd’hui. Néanmoins, à l’heure actuelle, une augmentation de tarif n’est pas opportune. Nous sommes en pleine crise économique. Il est vrai que des engagements ont été convenus et un non respect pourrait conduire à des pénalités, jusqu’à mettre en jeu les financements à venir. Mais il faut savoir que l’Europe et les Etats-Unis ont eux pris des engagements qu’ils n’ont pas été en mesure d’honorer en raison de la crise» explique l’économiste Falihery Ramakavelo. « En temps de crise, des mesures exceptionnelles sont permises, comme c’est le cas dans de nombreux pays ».
« Si les tarifs de la JIRAMA augmentent, cela pourrait entraîner des troubles sociauxs, avec des risques de crise politique » craint l’économiste. « Et c’est ce que qu’il faudrait expliquer à la Banque Mondiale. La population est confrontée à des difficultés majeures. Certains ont perdu leur emploi avec la crise sanitaire, des entreprises font toujours face à des problèmes de trésorerie… »
Falihery Ramakavelo estime que les négociations de la JIRAMA avec ses fournisseurs devraient se poursuivre pour que les prix d’achat de l’électricité puissent véritablement être réduits. « Les créances de la JIRAMA devraient également être recouvertes pour lui permettre de sortir la tête hors de l’eau. De nombreuses factures, dont celle de l’Etat demeure impayées » selon ses précisions. « Ces différentes mesures permettront de réduire les pertes de la JIRAMA et d’éviter que les prix de l’électricité ne pèsent lourds sur les ménages ».
Claudia R.
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