Banque Mondiale Madagascar : doit améliorer sa gestion financière
La Banque Mondiale publie périodiquement une note sur l’évolution économique récente ou «Economic Update». Celle qui vient d’être publiée passe en revue la situation économique de l’année 2015 et analyse la Loi de Finances Initiale 2016 tout en émettant des recommandations.
L’Etat Malagasy devrait davantage améliorer l’efficacité de la gestion financière. Un écart de plus de 15% entre la Loi de Finances votée et l’exécution budgétaire a par exemple été noté, et cela nuit à la crédibilité du budget. En effet, le budget perdra tout son rôle de prévision si des écarts importants persistent entre les dépenses exécutées et le budget approuvé initialement. « Il importe ainsi de réduire cet écart », soutiennent les économistes de la Banque Mondiale qui ont présenté hier la note de l’évolution économique récente.
La gestion financière de la JIRAMA et celle de la compagnie Air Madagascar doivent également être améliorées, soutient la Banque Mondiale, tout comme l’a d’ailleurs soulignée la récente mission du Fonds Monétaire International dans nos murs.
Contrôle
Pour que le budget se traduise en une concrétisation de la Politique Générale de l’État, ce dernier devrait améliorer la crédibilité du budget et le contrôle de l’exécution du budget. Force est, toutefois, de constater, de l’avis de Faniry Razafimanantsoa, économiste de la Banque Mondiale, « que les agents de contrôle manquent de moyens et les inspecteurs généraux de l’Etat sont aussi peu nombreux. L’inefficacité du contrôle constitue pourtant l’une des principales causes d’inefficience de la gestion financière de l’État ». L’on peut noter, entre autres, la non-application des sanctions en cas de délit, faute de volonté politique.
Objectif de croissance non atteint
La note de situation économique rappelle que Madagascar n’a pas atteint son objectif initial de croissance en 2015. Le taux de croissance en 2015 est estimé à 3% au lieu des 5% projetés dans la loi de Finances initiale pour 2015. Les contributions des principaux piliers de la croissance au cours des années précédentes, constitués par les industries extractives, zones franches et tourisme, se sont affaiblies en 2015. Le secteur tourisme a souffert de l’interruption des vols de la compagnie aérienne nationale, en plus des pertes qu’Air Madagascar a accumulées au cours de ces dernières années. Par ailleurs, la production agricole a été affectée par des conditions météorologiques défavorables. La baisse de la production rizicole par rapport à l’année 2014 est estimée à 6%, correspondant à une récolte de paddy de 3.7 millions de tonnes en 2015. Les productions de manioc et de maïs ont aussi décliné de 10%. Le processus d’adoption de la loi de Finances rectificative a retardé l’engagement des dépenses publiques. À fin décembre 2015, les dépenses totales engagées sont estimées à 4,477.8 milliards MGA dont 77% constituent des dépenses courantes.
Des réformes ont toutefois été initiées et des efforts ont été concédés. L’an dernier, le gouvernement malagasy avait, par exemple, commencé à apurer le registre des fonctionnaires ou encore celui des pensionnaires.
C.R
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