A Madagascar, il n’y a encore que les femmes qui exercent les fonctions de sage-femme. Le fait d’avoir un sage-femme homme n’est pas encore accepté par tous. Selon les explications de la présidente de l’Ordre des Sages-femmes à Madagascar, il y a plusieurs régions de la Grande Île dans lesquelles les maris refusent que des sages-femmes hommes touchent leurs femmes enceintes, malgré le fait que cela constitue une marque de l’égalité homme-femme dans un métier. 9.500 sages-femmes sont répertoriées dans toute l’île et sont inscrites dans l’Ordre des Sages-femmes de Madagascar, néanmoins elles sont toutes des femmes.
Ce nombre est de loin insuffisant si l’on considère le nombre de la population de la grande île. Le ratio est d’une sage-femme pour 16.000 habitants, alors que les normes internationales préconisent la moyenne d’une sage-femme pour 5.000 habitants.
Outre ce nombre insuffisant, la majorité des sages-femmes exercent dans les villes, et les chefs lieux des régions. Une bonne répartition des sages-femmes dans toute l’île s’avère donc nécessaire, d’ailleurs les jeunes sortantes comme les sages-femmes expérimentées sont sollicitées à travailler dans les milieux ruraux afin de pallier à ce problème. Notons que le métier de sage-femme comporte des conditions difficiles du fait par exemple que ces agents de santé sont les premiers acteurs d’une naissance, et premières responsables de la réussite de l’accouchement.
« Les sages-femmes : défenseurs des droits des femmes », tel est le thème de la célébration de la journée mondiale des sages-femmes, qui se tient tous les 05 mai. Une célébration que l’association régionale des Sages-femmes d’Analamanga a effectuée vendredi dernier au CHUJRA. Un thème important dans la mesure où il met en exergue le rôle vital que jouent les sages-femmes, non seulement en veillant à ce que les femmes et leurs nouveau nés traversent la période de la grossesse et de l’accouchement en toute sécurité, mais également en leur prodiguant des soins de maternité respectueux et bien dotés en ressources, ce qui peuvent favoriser la santé et le bien-être tout au long de la vie, au-delà du continuum de l’accouchement.
A Madagascar, les matrones existent bel et bien et leurs services sont encore très sollicités. La présidente de l’Association Nationale des Sages-femmes de Madagascar Albertine Solo Voahangy Ramahavonjy a souligné qu’une étroite collaboration entre les sages-femmes et les matrones est nécessaire, par ailleurs, ces dernières devraient encourager les femmes enceintes à consulter les sages-femmes afin d’éviter des complications et ainsi réduire le taux de mortalité maternelle et des nouveau nés.
JemimaR
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