Les pressions inflationnistes, ressenties depuis plusieurs mois, continuent de peser sur l’économie, tel qu’il a été évoqué par le comité monétaire de la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) lors de sa réunion du 2 août dernier. La récente hausse des prix des carburants, conséquence de l’augmentation des prix du brut sur le marché international, de la guerre en Ukraine et de la persistance de la pandémie de COVID-19, engendre pour Madagascar une pression accrue sur les prix locaux des biens de consommation. «Le contexte économique des prochains mois sera tributaire du déséquilibre entre l’offre et la demande globales de biens au niveau international, à cause des chocs climatiques et des difficultés encore présentes sur les chaines d’approvisionnement», selon la note de conjoncture économique, qui vient d’être publiée par la BFM. Il en est de même de la résurgence de la pandémie de Covid-19 et de ses contrecoups, notamment en Chine avec sa politique de «zéro Covid », ou encore des incertitudes liées à la guerre en Ukraine et de l’impact sur les prix de l’énergie et sur les produits céréaliers. Une hausse quasi-généralisée de l’inflation est constatée à travers le monde et des risques de récession sont évoqués dans de nombreux pays.
Contraintes et incertitudes ont perduré durant le premier semestre 2022. «Depuis le début de l’année, les prix du Brent ont augmenté de 74,2 à 122,7 USD/baril en juin 2022 et celui du riz s’est accru de 16,2 % sur le marché international. En mai dernier, le taux d’inflation moyen a été de 8,8 % dans les pays du G20, contre 2,2 et 4,4 % sur la même période, respectivement en 2020 et 2021 ». Au mois de juin dernier, le taux d’inflation a été de 6,9 % à Madagascar. La BFM soutient que la régulation de la demande globale à travers le relèvement des taux d’intérêt sur le marché monétaire constitue une mesure contribuant à maîtriser l’inflation. «Le taux de facilité de dépôt a été relevé à 6,90% et les taux de facilités de prêt marginal sont portés à 8,90% », selon la décision de la politique monétaire du 02 août 2022. Cela permettra, par ailleurs, de préserver le potentiel de croissance par le financement de la production. Le suivi rapproché de l’évolution de la situation économique nationale et internationale permettra d’ajuster à tout moment le niveau des instruments de politique monétaire.
Recueillis par C.R
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