BIANCO : Un gap de 2 milliards d’ariary
La lutte contre la corruption est encore précaire à Madagascar en dépit des efforts consentis par les différents acteurs. Des contraintes humaines, matérielles et financières existent. Le Bureau Indépendant Anti Corruption requiert non seulement un budget qui lui soit alloué par l’Etat, mais également un appui des bailleurs
Un gap financier de 2 milliards d’Ariary est constaté cette année au niveau du BIANCO. Seule la moitié des activités prévues est financée, a-t-on appris hier de la table-ronde du BIANCO avec ses partenaires techniques et financiers, à Antaninarenina. Cela présente un handicap à ses activités au cours de cette deuxième année de réalisation de la première phase de la Stratégie Nationale de Lutte Contre la Corruption (SNLCC 2015-2025). L’insuffisance des moyens à la disposition du BIANCO limite en effet ses réalisations.
En 2011, le budget alloué au BIANCO était de 6,800 milliards d’Ariary contre 4,225 milliards d’Ariary en 2016. Si 4 milliards d’Ariary provenaient de l’Etat, les 225 millions provenaient des partenaires techniques et financiers. Le BIANCO a besoin des appuis des partenaires tcehniques et financiers par son soutien au processus et procédures d’allocation de financement nécessaire à la couverture de ses charges de fonctionnement. C’est pour mobiliser, sensibiliser et explorer les potentiels des collbaorations que le Bianco, avec l’appui du PNUD a décidé d’organiser une table-ronde avec les PTF hier. Cette initiative consiste non seulement à mobiliser ces derniers pour appuyer la mise en oeuvre du plan annuel de travail 2017 et des activités pluriannuelles du BIANCO, mais également à coordonner les appuis financiers de l’entité afin d’aboutir à un meilleur résultat dans la mise en oeuvre de la SNLCC.
« Lutter contre la corruption relève de la témérité », selon les précisions de Jean Louis Andriamifidy, Directeur Général du BIANCO. Force est de constater que la corruption s’est institutionnalisée dans les pratiques sociales et administratives. La menace et le danger pèsent surtout sur la tête de ceux qui osent se lever pour s’y attaquer notamment les dénonciations des témoins. Ce responsable a tenu à préciser que le BIANCO est un organisme indépendant de tout groupe de pression. «Nous ne sommes ni instrumentalisés, ni manipulés ni utilisés par qui que ce soit ».
Herilanto Raveloharison, Ministre de l’Economie et du Plan et non moins président du Comité de Pilotage de la Stratégie de Lutte contre la Corruption a, pour sa part, indiqué que pour disposer d’une économie forte, il faudra disposer d’institutions fortes et que la corruption qui mine les institutions est un élément à combattre. « La lutte contre la corruption n’a pas de prix, mais elle a un coût », selon ses dires.
A noter que le Premier ministre Mahafaly Solonandrasana Olivier a rehaussé de sa présence cette table-ronde des partenaires techniques et financiers du BIANCO.
C.R
