Boursiers malgaches en Chine : Retour au pays sans diplômes pour 60% des étudiants
Ilsont fini par revenir au pays car n’obtenant plus de l’Etat, même le minimum nécessaire pour survivre en Chine, là où ils comptaient décrocher un diplôme après avoir terminé leurs études. Ils, ce sont les étudiants «boursiers» envoyés par l’Etat malgache qui n’ont pas cessé de réclamer leur dû mais qui en fin de compte n’ont rien obtenu…
Des 273 étudiants malgaches boursiers en Chine, 60% sont retournés au pays sans leur diplôme, leurs frais de scolarité n’ayant pas été régularisés par l’Etat malagasy, tout comme leurs bourses d’études qui accusent des arriérés notables. «Nous avons achevé notre cursus, mais on nous a juste remis un document certifiant que nous avons bien terminé nos études, sans que l’on obtienne le diplôme proprement dit alors que cela est indispensable à notre quête de travail au cours duquel des photocopies certifiées des diplômes sont généralement requises», ont déploré les étudiants au cours d’une rencontre avec la presse, samedi dernier à Mahama-sina.
Selon leurs dires, les bénéficiaires de bourses du gouvernement malgache sont issus de différentes couches sociales. Certains parents peuvent quand même envoyer de l’argent à leurs enfants, ce qui leur permet de couvrir leurs besoins quotidiens, principalement la nourriture et d’aider leurs compatriotes.
Une mère de famille a fait part de ses vicissitudes. Son fils poursuit toujours ses études en Chine. «Je travaille comme femme de ménage au sein de l’Institution Famille et je n’ai pas les moyens d’envoyer de l’argent. Il est en 4ème année en Economie Internationale. Il se trouve dans une situation difficile. Je lui ais dit de rentrer, mais il ne peut non plus se payer un billet d’avion. Il souhaite et doit terminer ses études avant d’avoir un billet de l’Etat, tout en sachant qu’il rentrera bredouille au pays, sans diplôme tant que leur situation n’est pas régularisée au sein de l’Université. Je regrette amèrement d’avoir envoyé mon fils en Chine».
Contrairement aux pays européens, il est difficile sinon impossible pour des jeunes qui suivent encore des cours à l’Université de trouver des menus travaux, a-t-on appris de cette rencontre avec la presse.
Appel de l’APEBEME
Alexandre Randrianjanahary, président de l’Association des Parents des Etudiants Boursiers de l’Etat Malagasy à l’Extérieur (APEBEME) tire la sonnette d’alarme face à cette situation dans laquelle se trouvent ces jeunes Malagasy. Il lance un appel aux dirigeants. L’association sollicite une rencontre avec le Président de la République, le Premier Ministre ainsi que le Ministre des Finances et du Budget même si les revendications sur le paiement des arriérés des bourses de ces étudiants avaient été formulées à maintes reprises auprès des autorités compétentes.
Depuis l’année universitaire 2011-2012 jusqu’à cette année universitaire 2016-2017, seules deux années de bourses sont parvenues aux étudiants. L’APEBEME demande au Président Hery Rajaonarimampianina de donner des directives aux responsables concernés pour un déblocage rapide de ces arriérés.
C.R
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