Généralement, une révision des prix à la pompe est appliquée au premier jour du mois. Au mois de novembre dernier, aucune hausse n’a été effective. Les prix à la pompe resteront-ils inchangés en ce début du mois ou seront-ils ajustés de manière à réduire le montant de passif envers les pétroliers?
La vérité des prix n’est toujours pas atteinte. Actuellement, l’écart entre le prix de référence et le prix calculé est de près de 900 Ar. La dernière fois que la vérité des prix a été atteinte c’était en Octobre 2017. Il importe cependant de préciser que les retards dans l’ajustement des prix à la pompe génèrent un montant élevé du passif envers les distributeurs pétroliers. Ce passif avoisine les 228 milliards d’Ariary. Initialement pourtant, il a été prévu que pour éviter tout coût budgétaire lié à la tarification des carburants, le gouvernement entend limiter à 100 milliards de MGA d’ici la fin de 2018 le passif existant, grâce à une nouvelle structure de prix et à des ajustements des prix à la pompe, avant de l’éliminer complètement d’ici à la fin 2019.
C’est dans le souci de préserver, autant que possible, le pouvoir d’achat des consommateurs que l’Etat, en collaboration avec les pétroliers, a mis en œuvre un système de lissage des prix amortissant l’impact sur les prix à la pompe, de l’évolution des paramètres internationaux. Il y a quelques mois, un protocole d’accord a été signé entre le gouvernement et les pétroliers, un accord qui prévoit le traitement des manques à gagner en matière de trésorerie des compagnies pétrolières pour 2018 et des pistes de réflexion concernant la réouverture du dossier de structure des prix. L’étude afférente à la nouvelle structure de prix sera achevée en mars 2019. En attendant, c’est la structure de prix provisoire qui devrait s’appliquer.
La trésorerie diffère d’une compagnie pétrolière à une autre et certains peinent à payer les redevances sur les entretiens routiers au Fonds d’Entretien Routier. Mais il ne faut pas oublier que l’Etat qui représente l’ensemble de la population doit aussi de l’argent aux compagnies pétrolières. Toute difficulté financière d’une compagnie pétrolière est susceptible d’entraîner des problèmes d’approvisionnement en carburant de la JIRAMA.
De l’avis de certains observateurs, réduire l’écart entre la vérité des prix et le prix à la pompe est indispensable. Cela permettra d’ éviter à l’Etat de retomber dans la spirale de l’accumulation d’arriérés de paiement ou encore de devoir faire des concessions sur des mesures demandées par les distributeurs pétroliers pour compenser les pressions qu’ils auront sur leur trésorerie suite à la non-application de la vérité des prix. Cela contribuera également à réduire le risque de tomber de nouveau dans les pièges des subventions sur les produits pétroliers qui se sont avérés très mal ciblés et budgétivores.
C.R
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