A maintes reprises, il a été avancé qu’une importation directe d’hydrocarbures par la JIRAMA contribuerait à une réduction du coût de l’énergie. Bien qu’elle soit de nouveau titulaire de licence, la JIRAMA n’importera pas tout de suite. Sa situation s’assimile à celle d’ un titulaire de permis de conduire qui, pour une raison ou une autre, ne se trouve pas encore au volant un véhicule.
“Nous avons obtenu une licence d’importation d’hydrocarbures”, confirme Olivier Jaomiary, Directeur Général de la JIRAMA. Sur le site web de l’Office Malgache des Hydrocarbures, la JIRAMA figure bel et bien parmi ceux qui sont détenteurs de licence d’importation d’une part et de licence de transport d’hydrocarbures d’autre part. Toutefois, selon les précisions de notre interlocuteur, l’importation par la JIRAMA ne se fera pas dans l’immédiat. Aucune date n’a encore été avancée, plusieurs paramètres devant être pris en compte. Un appel d’offres international avait déjà été lancé l’année dernière et des discussions sont en cours avec deux compagnies qui ont soumissionné.
Pour rappel, au mois de février dernier, en marge du 32ème Sommet des Chefs d’Etat et des gouvernements du continent africain, le Président Andry Rajoelina avait annoncé lors d’une rencontre avec le président de la Banque Africaine de Développement, que l’Etat Malagasy prévoit d’autoriser la JIRAMA à importer directement son fuel lourd, ce qui permettrait de diminuer le coût de 30%. L’obtention par la JIRAMA de licence d’importation d’hydrocarbures préoccupe cependant les pétroliers qui souhaitent que la JIRAMA règle d’abord ses arriérés avant de s’approvisionner ailleurs. Des observateurs se demandent en outre si la JIRAMA dispose des moyens financiers et logistiques pour procéder à une importation directe
Par ailleurs, plus d’un attendent impatiemment la révision des contrats avec les fournisseurs de la JIRAMA. Pas plus tard que lundi dernier, le chef de mission du Fonds Monétaire International, Charalambos Tsangarides avait déclaré qu’une amélioration de la situation financière de la JIRAMA nécessitera des efforts continus afin d’augmenter les recettes et d’améliorer la gouvernance, y compris par le biais d’une intensification de la lutte contre la fraude. «Les services du FMI soutiennent aussi les mesures de réduction des dépenses pouvant découler de la renégociation en cours des contrats avec les fournisseurs d’électricité et de carburant». Selon les précisions apportées la semaine dernière par Vonjy Andriamanga, ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures, différentes avancées sont notées dans les discussions. Néanmoins, il reste une dernière étape à franchir qui sera réglée une fois résolue la question relative à la nouvelle structure des prix.
C.R
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