Les candidats aux présidentielles ne voient pas du même oeil la Charte de bonne conduite.
Six des 36 candidats en lice adhérents ont signé hier la Charte de bonne conduite et d’intégrité des candidats pour une élection présidentielle apaisée, proposée par le Comité paritaire pour la Charte dont le CFM, la CENI, la CNIDH, le HCDDED, le BIANCO, le SAMIFIN ainsi que la société civile. Des candidats ou leur mandataire ainsi que les parties prenantes à cette élection ont assisté à la cérémonie de signature de cette fameuse charte, tenue à la salle de conférence du Ministère des Affaires Etrangères d’Anosy. Tous les candidats sans exception sont invités à signer cette charte. Cependant, ils n’étaient que six (6) hier à répondre à l’invitation. Il s’agit des candidats Richard Razafy Rakotofiringa, Saraha Rabeharisoa, Mamy Richard Radilofe, Solo Norbert Randriamorasata, Jean Louis Zafivao et Jean Max Rakotomamonjy. Ils sont donc les premiers à s’associer à cette charte et ont apposé leur signature hier. «La charte est importante pour s’assurer de l’apaisement dans le pays. Personne n’a intérêt à ce qu’il y ait déstabilisation ou nouvelle crise. Je pense qu’il est tout à fait légitime qu’on mette en place des mesures préventives qui soit conformes à notre Soatoavina malagasy», a indiqué le candidat Jean Max Rakotomamonjy.
Des candidats refusent de signer.
D’autres candidats dont le Pasteur Christian Dieudonné Mailhol, Arlette Ramaroson ou encore Fanirisoa Ernaivo, pour leur part, ont tout simplement refusé de signer la Charte.
Le Pasteur Mailhol, lui, estime qu’il n’est plus nécessaire pour lui, candidat à la présidentielle mais pourtant rayé des listes électorales de signer cette charte. Les deux autres candidats, pour leur part, ont évoqué des irrégularités constatées lors de l’organisation des élections, pour justifier leur refus de signer la Charte. «Je ne veux pas signer car je proteste contre ces gens qui tentent d’acheter des votes et font de la corruption. Or, cette charte stipule bien que toutes formes de corruption, en particulier l’achat de votes, sont bannies… Il faut d’abord juger ces gens-là», a indiqué Arlette Ramaroson, lors de son intervention d’hier. «Signer cette charte ne sert à rien car cela nous obligera à cautionner les formes de non-respect des lois, commis par des candidats. Certains candidats ont déjà bafoué la Charte en utilisant les prérogatives de puissance publique ou encore en refusant de déposer leur déclaration de patrimoine. De plus, je désapprouve l’article 21 de la Charte qui nous interdit la publication et la proclamation des résultats issus de vote ainsi que l’article 23 qui nous dicte de respecter le verdict des urnes. Il y a trop d’irrégularités, les listes électorales ne sont pas fiables. Je déclare d’ores et déjà que je contesterais les résultats du vote», explique, à son tour, Fanirisoa Ernaivo. Cette candidate demande, par conséquent, aux responsables de l’organisation des élections de rectifier les erreurs et surtout de sanctionner les candidats en infraction.
En dépit de ces critiques, Maka Alphonse, président du CFM, reste persuadé que l’adhésion des candidats à la Charte de bonne conduite et d’intégrité des candidats participe à l’apaisement d’une élection présidentielle. Pour lui, outre les 6 premiers candidats ayant apposé leurs signatures hier, beaucoup d’autres candidats sont favorables à cette Charte et ont promis de la signer bien avant la date butoir du 07 octobre 2018.
Vola R
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