La chenille légionnaire fait ravage dans le pays. Signalée en février 2017 à Madagascar, elle couvre aujourd’hui la totalité des 22 Régions de la Grande Ile. Les cultures de maïs sont les plus touchées. Selon les explications de Saholy Nomenjanahary Ramiliarijaona, Directeur de la Protection des Végétaux au sein du Ministère de l’Agriculture et de l’Élevage, après une évaluation, la chenille légionnaire a provoqué une perte de 47,23% du total de rendement de maïs dans tout le territoire national. Une baisse de productivité a été constatée. De plus, le niveau d’infestation nationale s’élève actuellement à plus de 53,39%.
En effet, s’attaquant aux céréales, la chenille pond sur les plantes et leurs larves dévorent les graines et les feuilles avec une capacité de destruction estimée entre 25 et 75%. Aussi, ces lépidoptères peuvent parcourir une centaine de kilomètres en une nuit et leurs larves sont résistantes aux pesticides. Les conditions climatiques du pays sont également propices à leur développement. La chenille est très favorable au climat chaud, dans les zones de production de maïs. Leur densité est actuellement réduite car on est en période d’hiver. Par contre, il y a encore des zones à risques élevées comme Menabe, Anosy, Bongolava, Atsimo-Andrefana, Amoron’i Mania et Betsiboka puisque leur climat semble favorable à l’infestation des chenilles.
Ainsi, dans le cadre de la prévention et de la gestion des risques sanitaires et phytosanitaires inhérent à la production végétale, le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage a annoncé de nombreuses actions sur le terrain. Entre autres, une stratégie intégrée permettant de lutter contre ce fléau est lancée, dont la collaboration de l’Etat avec les firmes importatrices de pesticides comme le Croplife. 13 produits chimiques et un produit biologique sous forme d’huile essentielle fabriqué localement, ont donc été homologués suite aux tests d’efficacité. Les producteurs sont ainsi incités à ne pas utiliser de pesticides inconnus en raison de la faculté de résistance des ravageurs à ces produits. En outre, plus de 5.000 pièges à phéromone, des matériels de surveillance, seront achetés en complément des 200 pièges qui ont été distribués au niveau des planteurs de maïs. D’autre part, les contrôles au niveau des frontières seront renforcés. Il s’agit notamment de contrôles stricts des végétaux et des produits végétaux d’importation et d’exportation et de la restriction sur les produits sans permis d’importation.
Par ailleurs, la recherche de méthodes bioécologiques localement adaptées et efficaces contre les chenilles se poursuit. Des essais d’utilisation de produits phytosanitaires sur les champs sont en cours pour identifier les pesticides les plus adéquats.
Jemima R
Imprimer
