Chute du prix du baril : Pourquoi la vérité des prix à Madagascar n’est toujours pas atteinte ?
Le prix du baril connaît de nouveau une chute. La situation actuelle, avec le prix du baril qui avoisine les 40 USD, est quelque peu similaire à celle de Janvier 2015. Quoi qu’il en soit, la vérité des prix à Madagascar n’est toujours pas atteinte, semble-t-il. Le prix du baril est en repli, certes, mais la situation de l’Ariary ne s’arrange pas pour autant.
«Le cours du brut est au plus bas, mais le taux de change effectif sur le paiement des importations pétrolières est au plus haut. Il faut trouver une solution pour stabiliser le taux de change», a précisé une source auprès de l’Office Malgache des Hydrocarbures. Force est de constater que ce n’est plus le brut qui détermine le prix du carburant, mais le dollar. Par ailleurs, ce n’est pas le taux de change du Marché Interbancaire de Devises (MID) qui s’applique aux pétroliers. Le cours effectif du dollar pour les importateurs de produits pétroliers est de 3.300 Ariary environ.
Au cours de son intervention sur les ondes de la chaîne nationale, dimanche dernier, le Ministre de l’Energie et des Hydrocarbures Horace Gatien a, lui aussi, indiqué que si le coût de revient ou le coût de référence calculé se situe à un certain niveau dans notre pays, c’est en raison de la force du dollar et de la dépréciation de l’Ariary. Il estime à environ 400 Ariary l’écart entre le taux du MID et celui appliqué aux distributeurs lorsqu’ils règlent leur facture pétrolière. Le consommateur doit ainsi supporter cet écart.
Aux yeux des observateurs, c’est parce que le pays ne dispose plus de raffinerie que le prix du carburant à Madagascar n’est pas revu à la baisse en dépit des replis du baril sur le marché mondial. Avec ou sans cette raffinerie, le pétrole, que l’on importe, doit être payé en dollar, précise le Ministre Horace Gatien. Selon ses dires, nous nous trouvons dans un cercle vicieux. De nombreux faits se conjuguent pour entraîner la dépréciation de l’Ariary. Nos réserves en devises s’amenuisent. Avec la grève des employés de la compagnie Air Madagascar, un nombre important de touristes a annulé leurs vols, ce qui a eu des impacts négatifs sur les entrées de devises.
Quoi qu’il en soit, la vérité des prix devra être appliquée dans le pays et c’est ce que souhaitent, d’ailleurs, les bailleurs. Nul besoin de préciser que la Banque Mondiale et le FMI ont toujours soutenu la nécessité de mettre fin aux subventions accordées au secteur privé, notamment aux compagnies pétrolières.
C.R
