Claudine déférée à Antanimora : Le SMM pose des questions
Le verdict des experts médicaux est tombé hier soir. Finalement, ils ont jugé la milliardaire apte à survivre dans les conditions de détention à la Maison d’arrêt d’Antanimora. Elle va ainsi y séjourner jusqu’à la date de son procès.
Selon la dernière nouvelle, Claudine Razaimamonjy ait été transférée à la Maison centrale, hier dans la soirée. De source pénitentiaire, Claudine Razaimamonjy ait été transférée de l’hôpital HJRA au quartier des Femmes de la Maison centrale d’Antanimora. Joint au téléphone hier, le directeur d’établissement de l’hôpital HJRA a confirmé que sa patiente a été emmenée vers la Maison centrale d’Antanimora par les agents pénitenciers. D’après les explications reçues de sources pénitentiaires, la prévenue ne bénéficie d’aucun traitement de faveur. «Elle vit avec les détenues et subit les mêmes conditions que les autres», a expliqué notre source.
Hier dans la journée, une commission de constatation de la santé réelle de Claudine Razaimamonjy a tenu une réunion. Cette information a, d’ailleurs, été confirmée par le directeur d’établissement de l’hôpital HJRA Olivat Rakoto Alison Aimée.
Claudine Razaimamonjy a été arrêtée le 03 avril dernier à la sortie d’une rencontre sportive, à Mahamasina. Elle est soupçonnée de «favoritisme dans l’attribution de marchés publics, de détournement de deniers publics, de recel de deniers publics, d’abus de fonction et de blanchiment d’argent». Après avoir été entendue par les enquêteurs de la BIANCO, elle a été déférée devant la Chaîne pénale anti-corruption. Cette Chaîne pénale l’avait placée en mandat de dépôt à la Maison centrale d’Antanimora. Ce fut à cette époque que la saga Claudine Razaimamonjy avait commencé à défrayer la chronique. En effet, en attendant la décision de la Chaîne pénale anti-corruption, elle s’est évanouie et a été transférée d’urgence à l’hôpital HJRA. Le 10 Avril dernier, elle avait bénéficié d’une évacuation sanitaire vers l’île Maurice. Une évacuation sanitaire qui a failli engendrer des problèmes diplomatiques entre les deux pays. Beaucoup de syndicats et de simples citoyens ont sollicité son retour au pays. Et c’est chose faite, elle est retournée à l’HJRA le 23 Avril dans la matinée.
Des syndicats, dont le Syndicat des Magistrats de Madagascar (SMM), n’ont cessé de réclamer la mise en pratique des décisions judiciaires notamment en ce qui concerne Claudine Razaimamonjy. Ce syndicat avait même observé une grève d’indignation de 48h, avec d’autres motifs d’immixtion de l’Exécutif dans les décisions judiciaires.
Le vice-président du SMM se demande actuellement si Claudine Razaimamonjy se trouve vraiment à la Maison centrale d’Antanimora. En effet, jusqu’à hier soir, aucune déclaration officielle n’a été faite. Le SMM, par le biais de son vice-président, joint au téléphone, se demande également pourquoi avoir attendu 20 jours après l’expiration du délai légal de 45 jours d’hospitalisation d’un détenu pour prendre cette décision de la transférer à Antanimora.
Le fait de rendre visite à Claudine Razaimamonjy est désormais très règlementé, tout comme aux autres détenus. En effet, seules les personnes qui disposent d’un permis de communiqué qui peuvent la voir et la rendre visite à Antanimora. Mais en sa qualité de substitut du Procureur, la présidente du SMM pourra encore effectuer des vérifications inopinées de la présence de la prévenue en prison, comme elle l’avait fait auparavant.
Avec cette transfère à Antanimora, Claudine Razaimamonjy pourrait être convoquée de nouveau par le BIANCO. En effet, d’autres dossiers l’attendent encore, selon les explications du DG de cette entité. Sur les six dossiers la concernant, seuls deux ont été bouclés et transférés à la Chaîne pénale anti-corruption et qui lui ont valu ce mandat de dépôt.
A faire à suivre…
Velo Ghislain
