Les exportateurs mauriciens se plaignent de devoir s’acquitter d’une taxe de 30% sur les pâtes alimentaires à destination de Madagascar, une mesure de sauvegarde destinée à protéger les producteurs de pâte alimentaire de la grande île. L’ambassadeur de Maurice à Madagascar, SEMme Marie-Noëlle Françoise Labelle a abordé le sujet lors de son entrevue avec le ministre malgache de l’industrialisation, du commerce et de la consommation à Ambohidahy lundi dernier.
Elle a rappelé que le contingent tarifaire attribué à son pays depuis août 2020 leur épargnait cette taxe, puisque la part de Maurice ne représente que 17,19% des 10.000 tonnes qu’ils se partagent avec l’Égypte et l’Indonésie. La taxe de 30% ne devrait être appliquée qu’aux quantités hors de ce quota, selon les dispositions de l’accord de l’OMC sur les sauvegardes, a rappelé l’ambassadeur. Le ministre Edgard Razafindravahy envisage d’exposer la situation des exportateurs mauriciens au ministre des finances. Il a précisé que les usines de production de pâtes alimentaires se sont multipliées à Madagascar et que le pays a d’ailleurs obtenu la licence de production de la marque Panzani.
D’autres points ont été abordés durant cet entretien. Maurice s’approvisionne en légumes en Afrique du Sud et en viande à la Nouvelle-Zélande. La diplomate a souligné le potentiel agricole non négligeable de Madagascar. Son prédécesseur avait concédé des efforts pour l’importation de pommes de terre et d’oignons malgaches, mais au bout de la troisième cargaison, la qualité des produits s’est détériorée, a-t-elle rappelé. La solution, selon Egard Razafindravahy, sera un partenariat via deux sociétés
d’État des deux pays : la SPM de Madagascar et la MAB de l’Île Maurice. « Nous formerons nos agriculteurs et nos coopératives, nous aiderons les planteurs à la base, nous travaillerons sur les emballages. La qualité sera contrôlée minutieusement. La coordination entre ces deux entreprises apportera un bénéfice notable aux deux pays. Pour deux sociétés contrôlées par l’appareil d’État, les procédures administratives seront plus simples tant pour l’exportation que pour l’importation », a conclu le ministre.
C.R
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