Conférence Episcopale de Madagascar : Des qualités requises pour être président
La Conférence Episcopale de Madagascar, en sa qualité de partie prenante à la vie de la Nation, tient à réagir et à apporter sa vision de la conjoncture actuelle à Madagascar. La CEM a souligné la liberté souveraine du peuple malgache.
La Conférence Episcopale de Madagascar est restée fidèle à elle-même. Elle l’a démontré dans son message au terme de sa réunion à Ambatoroka. Le message a été clair et sans détour : «Ces derniers mois, la vie de la nation a été bien troublée à cause de la justice et de la vérité bafouées par l’amour effréné de l’argent. À cause de cela, les délits s’accumulent. Personne ne s’écoute plus, chacun lève la voix et dénigre par des paroles blessantes, sans aucune retenue. Les valeurs tant appréciées des Malagasy, comme la tolérance, l’accord mutuel, vécus au niveau des palabres et du dialogue, ne sont plus respectées. Aucune conscience ne peut accepter les violences d’où qu’elles proviennent ni pour quel motif. Beaucoup se servent du “peuple” comme bien commun».
Par ailleurs, la décision de la HCC dernièrement propose l’organisation d’une élection anticipée comme solution à la crise actuelle, mise à part la nomination d’un Premier ministre de consensus. Toujours dans ce sens, les évêques ont dressé une liste de profil d’un président de la République. Des qualités simples mais difficiles à trouver. «Véritable patriote, sage, craignant Dieu, très attaché à la souveraineté nationale et aux biens de la nation, honnête, droit, honorant la parole donnée, respectant la justice, sachant faire taire on ambition pour le bien commun, savoir écouter, prônant toujours le dialogue, personne vigilante qui sait discerner, ayant une connaissance profonde et pleine de la culture malagasy, rassembleur sachant unir les malagasy, ne pas confondre vie de la nation avec les intérêts de la famille, ne pas confondre les affaires de l’Etat et avec celles de la religion».
Le peuple malgache ne devra plus accepter d’être utilisé par les politiciens, que ce soient pro-régime ou opposants. Ils interpellent la population à voter de son plein-gré pour faire bouger les choses et faire avancer la démocratie dans notre pays : «La HCC a donné une réponse, même si elle n’a pas satisfait tout le monde. Nous vous exhortons, vous les politiciens à respecter la trêve pour vous atteler à la recherche du bien commun des Malagasy dont les élections, espérons-le, se dérouleront dans la liberté et dans la transparence selon les règles d’une nation démocratique…N’acceptez plus d’être de simples tremplins. Votre droit et votre autorité s’expriment par le vote : pour ce qui est du vote, tout le monde, homme ou femme, riche ou pauvre, simple citoyen ou responsable d’état, a la même dignité. Sachez que le vote de chacun garantit l’avenir. Soyez vigilants devant les sollicitations et les séductions pendant les manifestations de propagande. Ayez du courage devant ceux qui sèment la terreur».
Pour terminer, les évêques estiment que pour les futurs dirigeants, un certain nombre de points devraient être résolus urgemment afin que le pays sorte de cette abîme, tels que la sécurité, les problèmes fonciers, le redressement de l’économie, le coût de la vie trop élevée, l’enseignement et Éducation : mise en place d’un Programme scolaire et d’un système scolaire bien adaptés aux réalités, la santé et personnels de santé, la lutte contre la corruption et état de droit effectif, la mise en pratique des lois concernant l’État Civil, la construction de routes, la protection et exploitation des ressources naturelles et le travail pour les jeunes et le changement de constitution.
Sidonie R.
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