Rivalité au grand jour entre le FFKM et le FFM
La complexité apparente de la mise en oeuvre du processus de réconciliation nationale fait naître des divergences d’opinion ainsi que des rivalités. Les deux entités, acteurs principaux, le FFKM et le FFM en font les frais. L’un et l’autre ont leur propre vision de cette démarche.
Le Conseil Chrétien des Églises de Madagascar (FFKM) poursuivra ce jour le processus de réconciliation nationale qu’il a entamé en 2012. Les 5 jours d’Assises Nationales, qui débuteront ce matin au Centre de Conférences International d’Ivato devront permettre la restitution et la synthèse des assises régionales organisées en mi-mars de cette année. Jusqu’ici, une centaine d’entités et associations ont répondu présentes à ce rendez-vous national.
La rivalité entre ces deux entités, le FFKM et le FFM, qui entendent mener chacune de son côté le processus de réconciliation, venait de se confirmer hier. En effet, le FFKM qui tente de convaincre les différentes entités politiques et la Société civile à prendre part à ces assises nationales, se met sous les feux des critiques. Toutefois, les chefs d’Église ne baissent pas les bras et avaient annoncé leur détermination à aller de l’avant. Ils ont de nouveau appelé les anciens Chefs d’État Andry Rajoelina, Albert Zafy et Marc Ravalomanana à revenir sur la table des négociations et à réintégrer le processus. Jusqu’ici, ces 3 hommes politiques n’ont pas donné de réponse.
Mais de l’autre côté, les travaux du Conseil de Réconciliation Malagasy (FFM) avancent à grand pas dans la mise en œuvre du processus de réconciliation. Une délégation Sud-Africaine est arrivée sur place pour prêter main forte ce Conseil dans la mise en œuvre du Plan National de Réconciliation (PNF) ainsi que dans la mise en place du Fonds National de Solidarité, en vue d’indemniser et de réparer les victimes des mouvements de 2002 à 2009.
Les autres entités réconciliatrices se disent, en revanche, préoccupées par cette forme de rivalité qui peut entacher le processus, voire rendre difficile sa mise en œuvre. Nary Ravonjy, dirigeant du Cercle Grand Pardon, a souligné qu’il serait nécessaire que les entités réconciliatrices se réconcilient au préalable.
Marc A.
