Conjoncture : Démonstration de forces des députés pro-régime à Antsonjombe
D’un côté, les députés de l’opposition, de l’autre ceux pro-régime. Une unité parlementaire scindée en protagonistes, campant chacun sur ses positions respectives. Au milieu, un peuple, désemparé, ne sachant plus à qui se fier…
Les 79 députés de la majorité, accompagnés des Sénateurs issus du groupe parlementaire HVM et GPP sont sortis de leur silence depuis hier. Cette fois, ils ont décidé de contre-attaquer ceux de l’opposition qui mènent des manifestations quotidiennes sur le parvis de l’Hôtel de Ville d’Antananarivo depuis maintenant un mois.
Pour ce samedi, ces parlementaires pro-régime envisagent de mener un mouvement visant à démontrer leur unité en invitant ceux qui sont frustrés par les désagréments générés par les manifestations. Ceux qui se sentent ainsi lésés par les perturbations dues aux manifestations de l’opposition sont les cibles principales de ces parlementaires. De même, ce sera une occasion pour ces parlementaires de donner ainsi leur avis face à la conjoncture politique actuelle.
Pas plus tard qu’hier, dans une émission télévisée qui s’est tenue au Carlton d’Anosy, les parlementaires ont annoncé la couleur. Cette sortie, un mois après le début des manifestations, démontre leur attachement au respect de la loi, au respect des valeurs du «fihavanana» et surtout d’éviter toute initiative d’affrontement. Un silence de plusieurs semaines qui est synonyme de sagesse et non de faiblesse, ont-ils annoncé de vive voix à cette occasion.
Dans cette optique, les parlementaires de la majorité ont saisi l’occasion pour souligner que le principe de la démocratie est menacé par les agissements des parlementaires de l’opposition. Scander la démission du Chef de l’Etat, alors qu’au départ, il a été question de rapporter les tenants et aboutissants des lois électorales, n’est que pure démagogie, voire de la calomnie lancée à l’encontre du peuple, estiment-ils en fustigeant les agissements de leurs pairs de l’opposition.
Eux aussi, ils se sentent lésés par la situation actuelle, annoncaient-ils à cette occasion. «Nous sommes offusqués par les propos et les gestes lancés sur la Place du 13 Mai. Prôner la mort du Chef de l’Etat en trainant un cercueil est contraire aux valeurs malagasy !», s’est insurgé la députée Vaonalaroy, dont les propos ont été appuyés par les autres parlementaires de la majorité pro-régime.
La solution à la crise demeure le dialogue et le respect de la Constitution. Pour eux, la seule issue à cette conjoncture est d’avancer vers des élections. Des élections qui respectent les prescriptions constitutionnelles, avancent-ils.
Toutefois, les parlementaires de la majorité se fient à la sagesse de la Haute Cour Constitutionnelle. Pour eux, le respect du principe de la séparation des pouvoirs est une obligation et raison pour laquelle, ils n’ont pas voulu interférer ni influencer les juges de cette cour dans leur décision relative à la requête aux fins de déchéance du Président de la République.
Marc A.
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