Conjoncture : Ferme mise en garde du FFKM contre le régime
Force est de constater les irrégularités et autres formes de gabégie dans la gestion de l’Etat. Le FFKM fait partie des premiers observateurs à oser formuler des dénonciations d’exactions diverses et à prendre le taureau par les cornes.
Le Conseil Chrétien des Églises de Madagascar (FFKM) n’a pas été tendre envers les gouvernants, dans son communiqué de dimanche dernier. Le FFKM a écrit noir sur blanc dans ce communiqué qu’un «profond changement est nécessaire dans la gouvernance du pays». Le FFKM dénonce, en effet, l’absence de responsabilités des dirigeants étatiques, par rapport à leurs dernières recommandations de l’année dernière lors du 39ème comité central qui s’est déroulé à Toamasina. Ce 39ème Comité central de l’an dernier rappelait que les décisions issues de la Réconciliation nationale qui s’est tenue à Ivato n’étaient pas mises en œuvre notamment les 4F, «Fieken-keloka, Fibebahana, Fahamarinana, Fihavanana». «La population vit actuellement dans le mensonge et les tromperies», écrit le FFKM dans ce communiqué de dimanche 26 novembre dernier.
Le Comité central du FFKM a, par la même occasion, touché un mot sur la vie politique et socio-économiques du pays dans ce communiqué. Sur le plan de la Sécurité, le FFKM dénonce la corruption, sous toutes ses formes, qui ne font qu’envenimer la situation sécuritaire du pays. «Nos richesses et nos terres sont entre les mains des étrangers», selon le communiqué du FFKM qui a repris un verset biblique du livre des Lamentations. L’insécurité gagne du terrain et terrorise tous les foyers, selon le FFKM. Cette insécurité grandissante entraine une pauvreté sans précédent de la population malgache.
Le FFKM a également exprimé sa désolation de l’accès à l’information. «Il n’y a que les informations et les nouvelles d’un parti politique qui sont diffusées sur les chaînes nationales», constate le FFKM. «La population n’a droit qu’à une seule version des informations».
En ce qui concerne la gestion des richesses et le secteur économique, le FFKM accable le mode de gestion adopté par les dirigeants actuels. «Les contrats avec les sociétés étrangères ne sont pas transparents. Ce sont les sociétés étrangères qui bénéficient, seules, des faveurs de l’État», souligne le FFKM.
Le Conseil Chrétien des Eglises à Madagascar fustige également la gestion du budget de l’État. «La gestion du budget de l’État et celui d’un parti politique se chevauche. L’absence de transparence est flagrante», explique le FFKM.
Le FFKM a sorti des recommandations lors de ce 40ème Comité central. Il recommande une refondation totale de tous les institutions et structures étatiques de Madagascar. Il lance également un appel à tous les dirigeants et responsables étatiques à prendre en compte le développement du pays. La mise en place des aumôneries pour les dirigeants afin d’éduquer les élus et les dirigeants nommés, est également suggérée par le FFKM.
Velo Ghislain
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