Une grande étape de franchie. L’accord de partenariat entre le Ministère des Mines et des Ressources Stratégiques avec la Banky Foiben’i Madagasikara a été signé hier à Antaninarenina, et pour une durée de cinq ans. Cela marque l’enclenchement de tout un processus vers la réalisation d’un des objectifs de l’Etat : «la constitution de réserve d’or national». La mise en place d’une structure spéciale et/ou une société est par ailleurs prévue.
Dans le cadre de la gouvernance du secteur minier, et partant du secteur aurifère, le Ministère met en œuvre toutes les stratégies pour son développement. Selon le ministre des Mines et des Ressources Stratégiques Fidiniavo Ravokatra, il revient à ce département d’assurer la traçabilité de cette ressource précieuse pour la professionnalisation des acteurs, l’amélioration des revenus générés de son exploitation au profit des collectivités et de l’Etat mais aussi pour fournir à l’Etat une opportunité d’avoir un stock d’or national. «La Banky Foiben’i Madagasikara (BFM) s’est vue confiée la mission d’assurer en aval l’approvisionnement en or et la valorisation de l’or ainsi acquis pour en conférer ultérieurement une valeur monétaire servant à la stabilisation et au renforcement de la monnaie nationale». Cela ne signifie nullement que l’Etat aura le monopole de l’exploitation aurifère.
Les missions de la BFM sont effectivement de défendre l’Ariary, renforcer la stabilité financière, et appuyer la réalisation de la politique générale de l’Etat, rappelle Henri Rabarijohn, gouverneur de la Banque Centrale. Le protocole signé hier permet d’une part l’intégration de la filière «or» dans la balance de paiement de Madagascar. L’exportation aurifère doit rentrer dans les finances de l’Etat au même titre que les autres exportations. D’autre part, un autre objectif est celui de la constitution d’une réserve d’or au sein de la BFM. L’or constitue un élément de réserve des banques centrales au même titre que les grandes devises (l’Euro et le dollar) pour contribuer à cette stabilité de l’Ariary. Les impacts attendus ne se feront pas attendre. «La moyenne de réserve d’or dans banques centrales européennes est de 20%. C’est de l’or monétaire». Il faudrait pour ce faire encadrer et améliorer les opérations existantes pour que les petits orpailleurs reçoivent la juste contrepartie de leur travail. S’y ajoute la formalisation des opérations d’achat qui, actuellement, est largement dominée par l’informel. Il en est de même de la formalisation des opérations d’exportation. Dans les meilleures années, trois tonnes d’or ont été exportées officiellement. Un chiffre que le gouverneur de la BFM estime ridiculement bas, compte-tenu des informations parvenues des acheteurs.
Il faut aussi procéder à l’affinage de l’or pour qu’il soit au grade de 999‰ afin que cela puisse être comptabilisé comme réserve. Il est également important de développer une approche plus industrielle de la filière or. Des partenariats avec des sociétés qui sont des professionnelles en la matière sont prévus.
C.R
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