L’ambiance était quelque peu électrique hier lors de la descente effectuée par la délégation conduite par le premier ministre Christian Ntsay à Ambohimanambola. Tour à tour, il a interrogé le DG de la Jirama et le ministre de l’Energie sur les puissances installées non utilisées et sur les coûts que cela représentaient. Une telle situation selon ses dires est inadmissible et il faudra y pallier pour redresser la Jirama.
Pour les grandes centrales, la Jirama doit payer 11 millions USD par mois pour la location des installations, avant de payer le premier KWh. Ce chiffre faramineux a été révélé hier par Vonjy Andriamanga, Ministre de l’Energie, de l’Eau et des Hydrocarbures suite aux questionnements du chef du gouvernement hier, au site d’Ambohimanambola. «11 millions USD équivaut à près de 45 milliards d’Ar par mois. Une telle situation est inadmissible!», s’insurge le locataire de Mahazoarivo.
Le ministre de tutelle poursuit que nous payons actuellement la puissance installée alors que nous ne l’utilisons pas forcément. Un tel contrat grève lourdement sur les caisses de la Jirama et les consommateurs en font les frais. Il y a des groupes loués qui ne sont même pas utilisés. D’où l’intérêt de réviser le contrat avec les fournisseurs. Désormais, comme nous l’avons déjà précisé dans nos colonnes, le fournisseur sera en charge de la maintenance, de l’achat de carburant…et la Jirama aura à payer le KWh à un coût complet. «Les nouveaux contrats de prestations entre le ministère de tutelle et tous les partenaires de la Jirama devraient être signés, dès la semaine prochaine», a précisé le Premier ministre, Chef du gouvernement, Christian Ntsay.
Le délestage qui touche actuellement 60 villes à travers le pays est un délestage économique, martèle le premier ministre, la Jirama n’étant pas à même d’acheter le carburant pour faire tourner les groupes. Une amélioration de la gestion interne au sein de la Jirama est également requise. L’objectif à terme, selon le premier ministre est de réduire les tarifs de la Jirama sans pour autant conduire cette société vers la faillite.
La lutte contre les branchements illicites, le marché au noir de carburants… constitue autant de chantiers pour améliorer la situation de la Jirama. Il importe de mettre en place une nouvelle vision qui implique la participation de tout un chacun, avance le premier ministre. «Je suis convaincu que tout le monde va œuvrer dans cette nouvelle direction. Nous stimulons l’investissement privé à Madagascar, mais il est hors de question que le retour sur investissement soit exorbitant, c’est la raison pour laquelle, nous avons demandé au ministre de l’énergie de revoir entièrement tous ces contrats et dans le plus bref délai».
Le locataire de Mahazoarivo Christian Ntsay n’a pas manqué de mettre en exergue l’importance du secteur de l’énergie, sur lequel repose le développement du pays. Selon ses dires, le blocage du secteur énergie gèlera par récurrence le développement de l’industrialisation. Il faut éviter d’en arriver là et chacun doit y mettre du sien.
C.R
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