Coopérative Tantsaha Tonga Saina : “Nous comptons produire 100 tonnes d’oignons cette année”
La coopérative «Tantsaha Tonga Saina» a vu le jour en Novembre 2014. Elle a son siège dans le Fokontany d’Ambalamarina, commune Ankazoabo et district du même nom, dans l’Atsimo Andrefana. Par le biais de trois de ses membres, cette coopérative a participé à la récente édition de la Foire Internationale de l’Economie Rurale de Madagascar (FIER). Eloi Ludovic Lahinirina, président de la Coopérative a apporté davantage de précisions au cours d’une interview accordée à la Rédaction.
Ma-LAZA : Vous présidez la Coopérative «Tantsaha Tonga Saina», mise en place depuis 2014. Pourquoi une telle appellation qui fait référence à la prise de conscience des paysans, des agriculteurs ?
Lahinirina Ludovic : En Septembre 2014, nous avions prévu de vendre 32 à 50 tonnes d’oignons à 700 Ar/kg. Mais finalement, les preneurs ont avancé qu’ils ne pouvaient les acheter qu’à 550 Ar/kg et nous avions enregistré des pertes de 150Ar/kg. De nombreux agriculteurs n’ont ainsi perçu aucun bénéfice. Lorsqu’il y eut des gains, ce sont surtout les collecteurs et les opérateurs qui en tirent profit, mais en cas de pertes, les paysans sont les seuls à les supporter. D’où l’idée de nous regrouper dans cette coopérative. Nous avions modifié l’appellation à maintes reprises. Au tout début, nous avions opté pour «Nahare marary», ensuite «ezaka» et nous avons fini par choisir «Tantsaha Tonga Saina».
Ma-LAZA : Quel est votre principal défi à relever ?
Lahinirina Ludovic : Au sein de la coopérative, nous comptons produire 100 tonnes d’oignons cette année. Le district d’Ankazoabo est un grand producteur d’oignons, les caractéristiques du terrain étant favorable à la culture d’oignon. L’ensemble du district peut produire jusqu’à 1000 tonnes et nous allons promouvoir davantage cette filière. Pour ce qui est des opportunités de marché, nous sommes ouverts à tous les opérateurs qui souhaitent mettre en place une collaboration sérieuse. Parmi les défis que nous voulons relever figurent également l’exportation et la transformation des produits. Nous accordons une importance majeure à la protection de l’environnement et souhaitons œuvrer activement dans ce domaine si nous trouvons des partenaires.
Ma-LAZA: Vous avez participé à la Foire Internationale de l’Economie Rurale de Madagascar. Qu’avez-vous tiré de cette participation ?
Lahinirina Ludovic : Cet événement nous a permis non seulement de faire connaître la coopérative et de promouvoir nos produits, notamment les gros oignons, mais aussi de tisser des relations avec les autres coopératives, associations et plateformes qui œuvrent au développement du pays. Des membres du gouvernement et aussi le Président de la République Hery Rajaonarimampianina ont visité nos stands et ce fut un honneur pour la coopérative. Le Chef de l’Etat a été surpris de constater nos produits !
Nous n’avions pas pu participer à cet événement sans le soutien apporté par le Ministère de l’Industrie et du Développement du Secteur Privé notamment le Service des Coopératives.
Ma-LAZA : Quels pourraient être les obstacles que vous rencontrez?
Lahinirina Ludovic : Un problème majeur qui frappe le district d’Ankazoabo est l’insécurité grandissante. Les vols de zébu perpétrés par les dahalo sont des faits récurrents. Si aucune mesure n’est prise par les autorités pour endiguer ce fléau, il n’y aura plus de bovidés dans la localité.
Pour ce qui est des coopératives en particulier, ce qu’il nous faut surtout, c’est le renforcement de capacité. Cela requiert des appuis techniques et financiers.
Ma-LAZA : Quel est votre mot de la fin?
Lahinirina Ludovic : Le développement est fait pour tous, et tout un chacun doit y prendre part. Chaque citoyen doit avoir le courage de prendre ses responsabilités et ne doit pas être instrumentalisé par les politiciens. Les efforts déployés par tout un chacun doivent converger vers un véritable développement.
Propos recueillis par C.R
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