Les 26 évêques catholiques de Madagascar, réunis du 3 au 12 novembre dernier, ont publié hier les résolutions de la session ordinaire de la conférence épiscopale de Madagascar (CEM). Les prélats catholiques dénoncent la paupérisation de la population qui prend de plus en plus d’ampleur.
Plusieurs points ont été soulevés par l’église catholique notamment sur la conjoncture sociopolitique. Les évêques exhortent les autorités à prendre des dispositions contre la corruption qui a pris de l’envergure particulièrement dans le domaine foncier. Ils font allusion aux spoliations de terrains par des parlementaires. « Des familles s’inquiètent puisque les terres de leurs ancêtres sont accaparées en si peu de temps par des gens fortunés ou par ceux qui ont le bras longs», révèle la conférence épiscopale.
Sur le plan politique, les évêques en appellent au sens de l’écoute des dirigeants pour restaurer un climat de paix et de sérénité dans le pays afin d’éviter tout risque d’explosion sociale. «Beaucoup de gens se posent des questions et veulent savoir s’il existe un programme de gouvernance clair dans le pays, visant à mettre en avant les priorités réelles de la population en fonction de leurs besoins », souligne la déclaration des évêques.
Le vent de précampagne ressenti ces derniers temps est soulevé dans les résolutions des évêques. Un état de fait qui « met en berne les besoins quotidiens de la population qui n’a d’autre priorité que de chercher au jour le jour de quoi se nourrir et nourrir sa famille pour le même jour », précise la déclaration.
Les évêques appellent les Malgaches à éviter la dépendance envers autrui et l’esprit d’assistanat qui ne sont que sources de pauvreté. Ils invitent d’ailleurs les dirigeants à trouver des moyens de créer des emplois afin que chaque Malgache puisse bénéficier d’un revenu stable et pérenne. Par ailleurs, les membres de la CEM dénoncent le cumul des arriérés de salaires et d’indemnités des fonctionnaires notamment dans les communes rurales et dans les universités publiques.
Les évêques catholiques réaffirment leur opposition à l’intention de certains responsables de soumettre le projet de loi sur l’interruption thérapeutique de grossesse (ITG) qu’ils considèrent comme « une initiative avide de moralité et mettant en péril l’éthique humaine par l’interruption délibérée d’une vie ».
La CEM aspire à plus de dialogue et de réflexion autour du nouveau plan sectoriel de l’éducation (PSE). Dans ce volet de l’éducation, les évêques invitent les étudiants et les enseignants des universités à ne pas verser dans la politique mais plutôt à servir d’exemple pour l’ensemble des Malgaches.
La CEM, en revanche, loue les efforts concédés par les dirigeants en matière de lutte contre l’insécurité mais qu’il faudrait redoubler d’efforts dans les régions où sévissent les dahalo.
Marc A.
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