Coups et blessures : Décès d’une fillette dans un centre d’accueil pour enfants
Le décès d’une fillette dans un centre d’Accueil à Antsirabe ne cesse de soulever la polémique et de susciter des débats. Chacun apporte sa version des faits, mais les enquêtes diligentées devront permettre de faire la lumière sur cette sombre affaire.
Le 1er Décembre dernier, le décès d’une fillette de 8 ans, placée dans un Centre d’accueil, a été signalé au Cabinet du Juge des enfants du Tribunal de Première instance d’Antsirabe.
Le Ministère de la Population, de la Protection Sociale et de la Promotion de la Femme (MPPSPF) a émis une lettre de suspension des activités de ce Centre en attendant les résultats des investigations menées sur le personnel, auteur des violences, et de la Directrice, par la Division de la Police des Mœurs et de la Protection des Mineurs.
En effet, suivant le constat des membres du Réseau de Protection de l’Enfant de la ville, dépêchés sur place, cette fillette a trouvé la mort suite à des coups et blessures infligés par un membre du personnel du Centre, sous la responsabilité de la Directrice, rapporte un communiqué du MPPSFP parvenu à la Rédaction.
La version du personnel du centre est toute autre… D’après eux, la fillette était têtue et indisciplinée. «Elle est rentrée au centre vers 20h30 et cela nous a surpris de découvrir des hématomes à maints endroits de son corps, d’autant plus qu’elle est restée silencieuse et n’a d’ailleurs pas dîné». Le lendemain au réveil, c’est son corps sans vie que le personnel du centre a découvert, ce qui l’a amené à alerter la Police.
Par ailleurs, faits surprenants, le nombre réduit des enfants auprès du Centre. A la veille de la descente des enquêteurs sur les lieux, l’effectif des pensionnaires était de 16. Au lendemain, soit le jour de la découverte du corps sans vie de la fillette, ils n’étaient que 6 enfants sur place. Interrogés à ce sujet, les encadreurs ont répondu que ces enfants sont en train de jouer ailleurs. De même, au cours des interrogatoires, les encadreurs et responsables des lieux se sont empressés de répondre aux questions des enquêteurs, alors que celles-ci étaient adressées aux enfants pensionnaires.
Demande de poursuite judiciaire
Le Centre d’accueil en question a obtenu son agrément en 2008. La jeune défunte y avait été placée pour incapacité de ses parents à s’occuper d’elle et faisant suite à une Ordonnance du Juge des enfants.
Suite à son décès, une demande de poursuite judiciaire auprès du président du TPI d’Antsirabe a été formulée par les membres du Réseau de Protection de l’Enfant, dirigé par Madame la DRPPSPF de Vakinankaratra.
Les membres dudit réseau ont également demandé à Madame Le Préfet d’Antsirabe, à la DRPPSPF de Vakinankaratra et au président du Tribunal de retirer les enfants de ce Centre et de les replacer dans une autre structure à même de les accueillir en urgence. Chaque enfant sera consulté par le Médecin référent du RPE en vue des dispositions à prendre. La recherche des parents biologiques de l’enfant décédée est en cours.
C.R
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