La mission de suivi d’observation électorale (MOE) de l’Union Européenne a publié mardi son rapport de mission du mois de mai dernier à Madagascar. Elle a souligné que seules 9 des 27 recommandations émises à l’issue des présidentielles de 2018 ont été prises en compte par la partie malgache. Les grandes réformes proposées et laissées à l’abandon concernent l’autonomisation de la commission électorale nationale indépendante (CENI), les garanties de la liberté d’expression et de la presse et le contrôle du financement de la vie politique.
Toutefois, le rapport de la mission d’observation électorale a soulevé ses doutes autour de la crédibilité des élections de 2023. En effet, la proximité entre le président de la CENI et le gouvernement, ainsi que du président de la haute cour constitutionnelle (HCC) avec le régime pourrait influencer les résultats des scrutins de 2023, rapporte la mission de l’Union Européenne.
Par conséquent, la mission de suivi d’observation électorale a insisté sur l’importance d’entreprendre une révision globale du cadre légal électoral afin de le renforcer et d’assurer l’exercice effectif des droits électoraux.
Le paysage médiatique a également été abordé dans ce rapport de la mission de suivi de l’UE. En effet, la mission fait remarquer que les médias du pays sont détenus, en majorité, par des politiciens. « Le paysage médiatique est caractérisé par un niveau élevé de concentration dans les mains de personnes politiques ou de groupes contrôlés par des propriétaires ayant des liens étroits avec des personnages politiques», rapporte la mission. « Une situation qui conduit souvent les journalistes à l’autocensure », révèle le rapport. Par ailleurs, la mission recommande la mise en effectivité des textes sur le code de la communication médiatisée tout en appelant à installer l’agence nationale de régulation de la communication médiatisée (ANRCM).
Au sujet du financement des campagnes, la mission de l’Union Européenne conseille l’établissement de sanctions légales en cas d’absence de nomination d’un trésorier de campagne, de non-dépôt des comptes de campagne, ou d’irrégularité dans les comptes de campagne. Les sanctions pouvant aller jusqu’à la définition d’une période d’inéligibilité pour garantir le respect des dispositions légales en matière de comptes de campagne.
Marc A.
Imprimer
