CTD : Plus d’un milliards d’Ariary mal gérés au cours des 5 dernières années
«Mila mahitsy fijery ary mahitsy fiteny». C’est ainsi que s’est exprimé hier Indriamanga Rakotoarisoa, président du Tribunal Financier pour mettre en exergue la nécessité d’avoir une droiture et de dire les choses sans détour. Les journées portes ouvertes des Organes de Contrôle des Finances Publiques qui se poursuivront ce jour au Carlton permettent d’en apprendre davantage sur les attributions de ces organes et aussi leur réalisation et/ou rapport d’activités.
Au cours des cinq dernières années, plus de 1 milliard d’Ariary ont été mal gérés au niveau des Collectivités Territoriales Décentralisées, à en croire les propos d’Indriamanga Rakotoarisoa, Président du Tribunal Financier, hier au Carlton d’Anosy dans le cadre des journées portes ouvertes des OCFP. Cette somme inclut aussi bien les fonds détournés, les fonds dont l’utilisation n’est pas connue, que les fonds utilisés non pas dans un intérêt général mais pour des intérêts particuliers. Cela est perceptible dans les marchés publics, l’existence des fonctionnaires fantômes…
Faut-il rappeler que le Tribunal Financier est chargé de contrôler la gestion financière des Collectivités Territoriales Décentralisées, d’instaurer le concept de bonne gouvernance locale, d’assister les Collectivités dans leur gestion locale ? Régi par la Loi modifiée n°2001-025 du 09 Avril 2003, le Tribunal financier est une juridiction financière et un organe de contrôle, dont la compétence territoriale s’étend sur tout le territoire de la Province où il est implanté.
Des irrégularités sont constatées au niveau de nombreuses Communes. Cela peut être dû, soit à une méconnaissance des procédures entre autres, d’où l’intérêt de ces journées portes ouvertes, soit à une volonté délibérée de transgresser les règles. Il appartient à l’organe de contrôle qu’est le Tribunal Financier de porter assistance pour pallier aux différentes failles constatées.
A noter que le tribunal financier détermine lui-même son programme de travail annuel. L’heure est au temps du renforcement des contrôles, selon le Président du Tribunal Financier, les fonds publics étant constitués des impôts payés par les citoyens contribuables. Chaque entité, chaque organe doit remplir les missions qui lui sont assignées et la coordination des actions de tout un chacun permettra d’assurer une bonne gouvernance, garant d’un Etat de droit.
Plus de 50 jugements par an
Pas moins de 50 jugements sont rendus chaque année, a indiqué Indriamanga Rakotoarisoa. Selon le rapport d’activités 2016, 25 jugements provisoires et 22 jugements définitifs, dont deux jugements de débets d’un montant total de 81.579.64 Ariary, ont été prononcés par le Tribunal Financier d’Antananarivo. A noter que le jugement peut être un jugement de décharge, de quitus, de débet ou encore d’amende.
C.R
