La loi 2021-011 portant validation de la Lettre de Politique de Décentralisation Emergente a été validée par la Haute Cour Constitutionnelle. Dans son exposé des motifs de cette loi, Narcisse Andrianaly Benaivo, administrateur civil de classe exceptionnelle et vice-président de la CENI, a fait savoir que « les autorités locales ont des difficultés à exercer leurs compétences et attributions ; l’appui-conseil aux CTD par les différents Services Techniques Déconcentrés (STD) n’est pas optimisé et reste tributaire du cloisonnement entre les différents secteurs ; la participation citoyenne inclusive demeure faible ».
Il estime en effet que cette participation citoyenne devrait être le socle de la décentralisation: « Seul un changement de mentalité de la population locale peut instaurer une véritable décentralisation à Madagascar via le développement local ».
Durant ses fonctions successives à la tête des préfectures d’Antsiranana de 1995 à 2020, d’Antalaha de 2000 à 2004 et de Toamasina en 2004, il a constaté que les populations attendent systématiquement un geste des autorités centrales avant d’agir. « Pour réhabiliter des salles de classe ou une ruelle de leur fokontany, les villageois ont l’habitude de compter sur les autorités centrales, alors qu’ils pouvaient le faire par leurs propres moyens… C’est une défaillance grave à laquelle il faudra remédier au plus vite. Il suffit, par exemple, de mettre en place une meilleure technique et une politique de sensibilisation efficace. Un dialogue entre la population, les élus locaux et les représentants de l’Etat devrait permettre d’aboutir à un véritable développement local » suggère-t-il.
Velo Ghislain
Imprimer
