Décollage économique : L’analyse de la Banque mondiale
Madagascar est loin d’être sortie de la crise, malgré la tenue des élections et la mise en place des institutions. Les chiffres de la Banque mondiale sont loin d’être rassurants, surtout concernant la Jirama…
La Banque mondiale affiche un tableau négatif de l’économie malgache. Le pays est en attente d’une reprise économique effective, selon le rapport de la Banque mondiale, publié ce mois d’octobre. Si l’on tient compte de ce fameux rapport, face à l’évolution de la situation, les investisseurs hésitent encore. Le rapport souligne que « de nombreux investisseurs explorent leurs options, la plupart préfère attendre pour s’assurer de la stabilité politique et de la direction politique du pays ». La situation économique semble ne pas avoir significativement évolué par rapport à 2013, à l’instar du nombre d’entreprises formelles créées qui a chuté de 11% au premier semestre par rapport à la même période, l’année précédente, ou encore du ralentissement des importations, surtout les équipements.
Les huit premiers mois de l’année 2014 sont marqués par une forte dépréciation de la monnaie nationale, l’Ariary. Depuis le début de l’année, l’Ariary s’est déprécié de 11% par rapport au dollar, selon le rapport de la Banque mondiale. Situation qui contribue au renchérissement du prix d’importation du riz alors que le riz importé joue le rôle de stabilisateur en période de soudure. Quoi qu’il en soit, le taux d’inflation continue à se stabiliser au cours des huit premiers mois de l’année, indique le rapport. A la fin du mois d’août, celui-ci s’est établi à 6.2% en glissement annuel. Les produits alimentaires, boissons et tabacs, logements et combustibles continuent à être les principaux contributeurs à cette hausse (63%).
La faiblesse des ressources à disposition du gouvernement limite sa capacité. L’Etat a mis en œuvre des mesures pour améliorer les recettes fiscales mais reste encore loin de l’objectif fixé pour l’année 2014. Seulement 55% des recettes visées sont collectées à la fin du mois d’août. Situation qui provoquerait un écart important entre le budget et son exécution. Le rapport a parlé de la situation de la société nationale de distribution de l’eau et de l’électricité. « L’Etat continue encore à allouer une partie importante de ses ressources en subvention à la JIRAMA, sans pour autant en améliorer la performance. D’ailleurs, le montant des subventions a augmenté. Sur la période 2011-2013, celles-ci ont atteint Ariary 456 milliards, soit en moyenne Ariary 152 milliards par an. Entre janvier et septembre 2014, les subventions avoisinent les Ariary 190 milliards ». Cette dépense est à considérer, bien qu’elle soit essentielle pour maintenir en activité le secteur privé et qu’elle contribue au bien-être de la population.
Vola R
