Défécation à l’air libre : 100 millions USD perdus et 30 décès par jour
D’après l’enquête périodique menée auprès des ménages en 2010, 60% de la population pratiquent encore la défécation à l’air libre et seulement 40% ont accès aux latrines. Cette pratique coûte chère, tant sur le plan économique que sur la vie humaine…
Le Dr Joséa Ratsirarson, responsable auprès de l’agence d’exécution du Fonds d’Appui pour l’Assainissement (FAA) a souligné qu’avec la défécation à l’air libre, nous perdons 100 millions USD par an et que 30 personnes par jour meurent des suites de maladies liées à cette pratique malsaine. Les enfants, étant plus vulnérables, sont plus exposés aux risques.
Une feuille de route est en gestation et sera présentée aux bailleurs d’ici peu dans le but d’obtenir des financements afin d’éradiquer la pratique de défécation à l’air libre. Qu’on le veuille ou non, avec la défécation à l’air libre, nous ingérons de la «merde», a-t-il laissé entendre et il faut que cela cesse.
A éradiquer d’ici 2018
«Madagascar, un pays modèle sans défécation à l’air libre», c’est l’objectif du Fonds d’Appui pour l’Assainissement. Lancé en Mars 2010, le FAA bénéficie d’un financement de 10 millions de dollars pour 6 ans. Madagascar vise l’éradication de la défécation à l’air libre d’ici 2018. Un plaidoyer a été initié dans le but d’engager davantage les responsables publics de haut niveau dans le mouvement national visant la lutte contre la défécation à l’air libre. C’est dans cette optique qu’un atelier de déclenchement institutionnel s’est tenu hier au Carlton Hôtel d’Anosy.
Approche « choc »
Pour sensibiliser les citoyens, l’approche classique a été abandonnée au profit de l’approche «choc», centrée sur le dégoût, la honte et la dignité humaine. C’est ainsi que lors des plaidoyers, les responsables utilisent désormais les termes malgaches de «fangerena» (défécation) et de «tay» (caca) au lieu de «manao maloto» et «maloto».
Le Premier ministre le Dr Kolo Roger espère que cette initiative contribuera à la santé car la santé constitue une des plus importantes richesses. Il ne peut y avoir de force de travail et, partant, de développement sans la santé. C’est, selon ses dires, une affaire de tous qui requiert également une solidarité interministérielle.
Le Fonds d’Appui pour l’Assainissement porte ses fruits puisqu’à fin mai 2014, 9059 villages se sont défaits de cette pratique de défécation à l’air libre.
Henry Rabary Njaka, Directeur de Cabinet de la Présidence, Fienena Richard, Ministre de l’Énergie ainsi que la Ministre de l’Eau Johanita Ndahimananjara ont rehaussé de leur présence cet événement. Cette dernière a souligné que l’éradication de la défécation à l’air libre requiert une volonté et un réel changement de mentalité.
C.R
