Délestage : Une réunion de décision stratégique pour trouver des solutions d’urgence
«La problématique du délestage est un problème systémique : la situation s’aggrave aujourd’hui et prend une dimension multisectorielle qui a des impacts sur l’ensemble de l’économie de Madagascar». Des solutions urgentes, à court terme, sont à envisager et c’est là tout l’intérêt de la réunion de décision stratégique des parties prenantes liées aux opérations courantes de la JIRAMA.
La réhabilitation des équipements, comme ceux de la centrale de Mandroseza, est une des solutions urgentes à adopter pour mettre fin au délestage, selon les précisions du Général Herilanto Raveloharison, ministre de l’Energie par intérim, en marge de la réunion de décision stratégique des parties prenantes liées aux opérations courantes de la JIRAMA.
Le cas de Sakaraha, celui de Toamasina et autres ont été évoqués. Les solutions qui conviennent à la Capitale ne sont pas forcément applicables aux provinces, selon les explications du ministre.
Pour l’heure, il est difficile d’avancer le budget nécessaire pour que l’approvisionnement en électricité puisse se faire comme il se doit. Le Général Herilanto Raveloharison préfère également ne pas s’aventurer à dire qu’il n’y aura vraiment plus de délestage… Il estime en effet qu’il serait déplacé d’affirmer qu’une voiture ne pourra jamais tomber en panne…
Faut-il noter que pour la JIRAMA, il y a délestage lorsque la puissance énergétique disponible au niveau des centrales est inférieure à la puissance requise à un moment donné en raison de l’insuffisance de la puissance installée, des pannes techniques, du déficit en combustible ou en eau… Pour l’usager, il y a délestage dès lors qu’il y a arrêt d’alimentation au niveau de son branchement.
Pour le réseau interconnecté d’Antananarivo, la puissance thermique de la JIRAMA est, par exemple, de 18,5 MW disponible sur une puissance totale installée de 74,7 MG soit 24,7% et la puissance thermique privée est de 50,2 MW disponible sur une puissance totale installée de 80,5 MW, soit 60,36%.
A défaut de planification énergétique, l’on assiste à l’incapacité de la JIRAMA de répondre à la demande.
Chacune des parties prenantes a fait part des difficultés auxquelles elle est confrontée. Elles ont proposé des solutions pour y remédier.
Non respect des clauses contractuelles
Le non-respect des clauses contractuelles par les prestataires et concessionnaires privés, est intrinsèquement lié à une désarticulation des flux financiers, nécessaires aux opérations du secteur énergie et à la pérennisation de l’exploitation de la JIRAMA. Des défaillances au niveau de la capacité de production des fournisseurs d’énergie ont également été évoquées. L’un d’eux a souligné que leurs installations font l’objet de problèmes techniques et de maintenance faute de paiement. «Il faut voir quelles sont les actions clés qui permettront aux contrats d’être honorés (…). Le paiement en retour permet d’assurer la maintenance à temps et aux heures qui conviennent ».
Politique sectorielle
Une nouvelle politique sectorielle de l’énergie est en cours d’élaboration au niveau du ministère de l’Energie. L’objectif en est d’augmenter le taux d’accès à l’électricité à travers un plan de développement à moindre coût pour accroître l’électrification dans les zones non ou mal desservies.
C.R
