Economie : Le secteur informel vaut 4.840 milliards Ariary
Le secteur informel peut être une force ou une faiblesse pour l’économie d’un Etat. A Madagascar, des efforts sont consentis pour formaliser les entreprises mais ils sont insuffisants pour inciter les opérateurs informels…
D’après le président du FIVMPAMA, Eric Rajaonary, le secteur informel reste une source de fonds pour l’Etat et pour financer le développement. Le problème auquel il essaie de trouver une solution en tant que président de ce groupement est la meilleure façon d’intégrer ces opérateurs dans le formel car en tout, les entreprises informelles pèsent environ 4 840 milliards d’Ariary de valeur ajoutée hors agriculture, d’après les études de l’INSTAT en 2012. Pour cet opérateur économique, il serait facile d’alimenter le fonds de soutien à la formation professionnelle si ces entreprises informelles entrent dans le formel mais cela reste une lutte de titans pour l’Etat. Il rappelle qu’en tout, les entreprises formelles enregistrées dans tout Madagascar sont de 200 000 alors qu’ils sont environs 3 millions dans le secteur informel.
Il est clair que ces entreprises ne voudront jamais intégrer le secteur formel à cause des barrières que l’Etat met sur son chemin. Certains entrepreneurs se demandent si l’Etat ne devrait pas modifier ces mesures jugées contraignantes qui les poussent au contraire à continuer dans l’informel. Le président du FIVMPAMA a rappelé quelques-unes de ces mesures comme les impôts élevés, les obligations de déclarer les comptes bancaires à l’Etat et surtout la suspension de la décision autorisant une nouvelle entreprise à ne pas payer d’impôt pendant les deux premières années de son existence. Rappelons les faits ! Cette valeur ajoutée représente 24% du PIB total officiel en 2012 et 36% du PIB marchand non agricole, selon le rapport de l’étude réalisée par l’Instat en 2012. D’après cette étude, le nombre d’unité de production individuelle (UPI) hors agriculture, élevage, pêche, est estimé à 2 282 500 unités. Près de 41% des unités de production sont prêtes à être enregistrées auprès de l’administration, selon l’étude de l’Instat et 61% sont prêtes à payer leurs impôts. Comment l’Etat va-t-il appréhender ce secteur pour qu’il contribue au développement du pays ?
C.Ramah
