Electrification rurale : 11 banques se disent prêtes
La Grande Île est à la traîne en matière d’électrification rurale, malgré les efforts des ministères et sociétés concernés. Le noeud du problème est souvent d’ordre financier. L’intervention des banques locales pourrait être la solution…
Une charte d’engagement du secteur bancaire en faveur de l’électrification rurale et des énergies renouvelables vient d’être signée hier, à l’hôtel du Louvre d’Antaninarenina par Rachid Mouhtajy, président de l’Association Professionnelle des Banques (APB) qui regroupe les 11 banques de Madagascar. Cette signature s’est déroulée en présence du ministre de l’Energie Horace Gatien ainsi que de Luc Arnaud, représentant de GRET à Madagascar. Conscientes de leurs responsabilités face aux enjeux du développement économique et social de la Grande île, ces 11 banques, membres de l’APB ont fait un grand saut en acceptant de financer tous les projets qui touchent l’électrification rurale et les énergies renouvelables après la signature de cette charte d’engagement.
Même si le partenariat est confirmé, le président de l’APB tient à rappeler que ce sont les sensibilisations des banques d’accepter de financer le secteur qui ont été faits, mais les montants restent à déterminer car cela va dépendre des porteurs de projets. « Le rôle des banques est de financer des projets y compris les projets d’électrification rurale donc, aujourd’hui, l’idée c’est d’encourager les acteurs, les opérateurs et les entreprises à présenter des projets aux banques. Les banques s’engagent systématiquement à étudier ces dossiers et s’ils sont viables et répondent aux normes, aux risques, nous apporterons tous les financements à ces projets-là », souligne Rachid Mouhtajy de l’APB.
Par ailleurs, les banques sont encore libres d’accepter ou de rejeter les financements, mais elles se sont toutes engagées à étudier les dossiers qui leur sont présentés.
Le gouvernement malgache a trouvé un autre partenaire financier autre que ceux traditionnels pour mener à bien sa politique d’énergie qui, jusqu’à présent, reste mal en point. Le ministre Horace Gatien a tenu à souligner que « le gouvernement malagasy ne travaillera plus seulement avec les partenaires financiers de longue date, mais nous avons les banques, dorénavant, pour développer ce secteur de la production d’électricité à Madagascar. Si les 11 banques ont accepté de financer le secteur, c’est parce qu’elles trouvent intérêt à le faire, mais va servir principalement la population malagasy qui demande à bénéficier d’électricité, surtout dans le monde rural ». Actuellement, il y a encore 85% des familles malgaches qui n’ont pas accès à l’électricité dans le monde rural. Le défi lancé par ces différents acteurs, c’est de renverser la tendance et de voir le taux d’accès à l’électrification grimper jusqu’à 85% à l’horizon 2030 si, actuellement, il n’est qu’aux environs de 28% sur les énergies renouvelables. Ce sera donc l’Etat qui définira les lieux où ces divers projets seront menés, mais les opérateurs peuvent contacter les banques membres de l’APB pour lancer la production d’énergies renouvelables à Madagascar.
C.Ramah
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