Emmanuel Rakotovahiny : Favorable à un gouvernement resserré
Créée en 1990, l’Union Nationale pour le Développement et de la Démocratie (UNDD) sort de son silence. Son leader, le Dr Emmanuel Rakotovahiny a livré la position de ce parti fondé par le Pr Albert Zafy face à l’évolution de la situation politique. Dans une interview qu’il a accordée à Ma-LAZA, le président de l’UNDD et non moins ancien Premier ministre Emmanuel Rakotovahiny s’est déclaré en faveur d’un gouvernement resserré. Ce politicien propose également le changement de la Constitution.
Ma-LAZA : Que pensez-vous de la nomination du PM?
Dr Emmanuel Rakotovahiny : Cela fera près de 3 mois que nous n’avons toujours pas de Premier ministre. Je comprends très bien pourquoi le Président de la République a du mal à trancher sur la question. La réponse est simple, il reste bloqué. La Constitution ne lui permet pas d’avancer. A mon avis, il est grand temps de songer à modifier la Constitution…
Ma-LAZA : Pour quelles raisons, d’après vous, faut-il changer la Constitution?
Dr Emmanuel Rakotovahiny : Depuis son élaboration, cette Constitution ne cesse de faire l’objet de critiques acerbes. L’application de son article 54 portant désignation du Premier ministre montre l’ incohérence et l’inadaptation de cette Constitution. Le parti UNDD, partie intégrante de la mouvance Zafy, lui, n’approuve pas cette Constitution. A nos yeux, elle avait été élaborée de manière unilatérale. Cette Constitution est taillée à la seule mesure d’Andry Rajoelina. En conséquence, la marge de manœuvre de l’équipe de Hery Rajaonarimampianina, pour réaliser les promesses présidentielles ainsi que le programme de développement, reste très réduite.
Ma-LAZA : Que proposeriez-vous quant au nombre de ministères ?
Dr Emmanuel Rakotovahiny : J’opte pour un gouvernement resserré. Il faut que le Président accepte de réduire le nombre de ministères à 20 ou à 25. Il devrait, à cet effet, regrouper plusieurs «petits» ministères dans les plus «gros». Rassembler, entre autres, les ministères de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur… Je réitère qu’il faudra réduire le nombre de ministres, leur donner du travail et éviter les gaspillages.
Ma-LAZA : A votre avis, quelles seront les priorités du nouveau gouvernement ?
Dr Emmanuel Rakotovahiny : La situation politique pourra très rapidement devenir fragile si le futur gouvernement ne fixe pas des objectifs clairs, avec des priorités à dégager. A mon avis, le futur Premier ministre aura pour tâche de réconcilier notre pays, déchiré par 5 années de crise politique. Le processus de réconciliation est impérieusement nécessaire pour garantir la paix et le développement du pays. C’est la priorité des priorités. Il lui appartiendra également de mener des actions de redressement socio-économiques.
Recueillis par Vola Ravoavy
