A la gestion des sujets délicats du quotidien des citoyens (délestages, affaire Kraoma, insécurité…) s’ajoute le problème politique qui devient sérieusement inquiétant. A quelques jours de la proclamation officielle des résultats du second tour de la présidentielle, voilà qu’un fait nouveau émerge. Les partisans du candidat Ravalomanana envisagent de descendre dans la rue samedi pour contester les résultats provisoires. Ces derniers estiment que le scrutin du 19 décembre était entaché de fraudes.
Cette situation n’arrange certainement pas les responsables étatiques qui se doivent de maintenir l’ordre et la sécurité publique. Il ne sera pas facile, pour eux, de prendre des décisions visant à éviter les troubles et les affrontements publics. Les voies légales sont, en revanche, disponibles mais l’on se demande si ces voies n’intéressent pas les acteurs politiques ? Les questions se posent ici et là : irons-nous directement vers une nouvelle crise postélectorale ? Serait-ce la réédition de 2002 et de 2009 ? Une prise de pouvoir par la force est-elle en train de se préparer ? La psychose va de nouveau hanter le quotidien des Malgaches.
Tout va d’ailleurs dépendre du rapport de forces que les politiques tentent d’engager. Y aura-t-il une foule pour soutenir une éventuelle manifestation publique ? Tout n’est pas joué puisqu’il ne faut pas oublier que l’autre camp ne va pas se laisser faire et pourrait à tout moment mobiliser ses partisans, également au nom de la protection de leur choix. Les entités concernées par la préservation de la paix et du «fihavanana» ne restent pas les bras croisés et tentent d’apaiser la situation. La Communauté Internationale qui, elle aussi, a investi dans le cadre du processus électoral malgache ne cesse d’en appeler à la retenue. Une boite de pandore risque d’ouvrir dans les jours qui viennent. Le pays arrivera-t-il à endurer une nouvelle crise ? Ce sont les acteurs, toutes personnes confondues, qui seront les décideurs. Vers où va-t-on mener ce pays ?
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