Enquête de la Banque Mondiale : Les services publics pointés du doigt
Les statistiques jouent un rôle majeur dans ce sens qu’elles peuvent constituer des outils de prises de décision. Une série d’enquêtes mensuelles, dénommée « A l’écoute de Madagascar », permettant de recueillir des informations thématiques à travers des appels téléphoniques, a été mise en œuvre depuis avril 2014. Les résultats du 2ème, 3ème et 4ème round de cette enquête ont été présentés hier par la Banque Mondiale, l’INSTAT et le Comité Technique.
«La performance de l’État, en matière de gestion des services publics, est jugée insatisfaisante», selon les résultats de l’enquête effectuée auprès de 2000 ménages, cadre de l’enquête à haute fréquence (A l’écoute de Madagascar) réalisée dans les zones couvertes par les réseaux téléphoniques.
La présentation des résultats de l’enquête, effectuée hier dans les locaux de la Banque Mondiale d’Anosy, a permis de savoir que 68,6% des individus enquêtés estiment très insatisfaisantes les interventions de l’État en matière d’aide aux démunis et 65,9% non satisfaits de la lutte contre la corruption.
Parmi les 12 domaines du Service Public abordés, la gestion de 7 domaines a été jugée «très mal» par la majorité des enquêtés dont les besoins en matière de logement, la sécurité publique, l’électricité et le foncier.
Par ailleurs, 42% des adultes enquêtés ont affirmé qu’ils ont eu besoin de payer un pot-de-vin, d’offrir un cadeau ou de rendre un service à des autorités publiques afin d’obtenir des faveurs, vis-à-vis des services publics, au cours des 12 derniers mois.
Dans les Centres de Santé de Base et les hôpitaux, moins de 26% des adultes enquêtés ont agi notamment pour recevoir le traitement nécessaire, 31% ont déclaré qu’un candidat ou une personne mandatée par un parti politique leur a contacté pour leur proposer des aliments, des cadeaux, de l’argent…Outre le volet gouvernance, d’autres volets ont fait l’objet de l’enquête : l’éducation, le bien-être en termes d’alimentation et de sécurité alimentaire, de même que la fiscalité au niveau des ménages.
Crainte des représailles
Les citoyens ne signalent pas les cas de corruption aux autorités, soit par crainte des représailles de la personne impliquée, soit parce que les autorités pourraient être impliquées dans la corruption, selon le rapport présenté hier.
Enquête innovante
Cette enquête réalisée a été baptisée «Enquête innovante», en ce sens, qu’elle a été réalisée dans les zones couvertes par les réseaux téléphoniques. L’utilisation de nouvelles technologies dans la réalisation des enquêtes a un avantage comparatif, en termes de temps et de coût, selon les précisions apportées par Paul Gérard Ravelomanantsoa, DG de l’INSTAT.
Recueillis par C.R
