Enquête ELIMAD : La mauvaise gestion des dirigeants pointée du doigt
La mauvaise gestion des dirigeants est considérée par les élites comme la principale entrave au développement de Madagascar sur une longue période. C’est ce qui ressort, entre autres, de la présentation des premiers résultats de l’enquête Elimad, qui s’est tenue hier dans les locaux de Madagascar Development Learning Center, d’Anosy.
Si la classe dominante s’accorde avec la population pour dénoncer la mauvaise gestion des dirigeants successifs, elle semble s’exonérer en partie de sa part de responsabilité en invoquant d’autres raisons au «mal développement» et «au blocage de la société malagasy». Il en est ainsi des facteurs exogènes comme l’héritage colonial et le dictat des bailleurs, d’une part et de la culture et la mentalité rétrograde de la population, d’autre part.
L’enquête Elimad (Élites à Madagascar) rappelons-le a été menée auprès d’un échantillon représentatif des élites, prises dans leur diversité. Ce travail a permis d’établir une sociographie de ces élites, de comprendre leurs stratégies pour atteindre le pouvoir et s’y maintenir, mais aussi de connaître leurs opinions sur le fonctionnement de la société. L’on note que près de la moitié des élites a, au moins, un parent qui fait ou a fait partie des élites.
Si pour les élites, les priorités dans l’agenda politique devraient reposer sur le maintien de l’ordre selon l’enquête qui a été menée, pour la population, c’est l’amélioration des conditions de vie des pauvres qui doit constituer une priorité.
Bilan des périodes de l’histoire
87% des membres des élites estiment que la première République de Pierre Tsiranana avait un effet positif sur le développement de Madagascar. Elle est suivie de la première présidence de Marc Ravalomanana (79%) et de la période pré coloniale des royautés (70%). Inversement, deux périodes sont considérées par les élites comme des périodes noires : la période du Pr Albert Zafy décriée par 70% des élites, ainsi que la période de la transition que rejettent 77% d’entre eux.
A noter qu’une deuxième présentation de ces résultats se tiendra le 05 Janvier 2016 à l’Institut Français de Madagascar.
Recueillis par C.R
Imprimer
