Enrichissement illicite des politiciens : La société civile réclame une enquête indépendante rapidement
Déclarer le patrimoine. Une règle qui s’appliquait à une frange de la population dont les dirigeants et hautes personnalités. Mais qui en sont réellement assujettis ?…
La plateforme nationale des organisations de la société civile de Madagascar (PFNOSCM) réagit au phénomène d’enrichissement illicite, qualifié par la Communauté internationale de fait antisocial.
La PFNOSCM estime que la déclaration de patrimoines ne suffit pas. Cette plateforme des sociétés civiles exige un audit indépendant de la gestion des biens publics ainsi que de l’origine des enrichissements douteux. Elle l’a fait savoir dans son communiqué publié, hier, à son siège de Tsiadana. Cette enquête touche surtout les anciens hauts dirigeants politiques, les hauts fonctionnaires et autres en charge de fonctions sensibles.
Madagascar est pointée du doigt pour les pratiques de corruption qui y sévissent, d’autant plus que des fortunes injustifiées sont constatées dans la Grande île, notamment depuis la période de la transition.
Face à cette situation, il importe, d’après la PFNOSCM, de mener des investigations en règle sur la manière dont les anciens dirigeants ou responsables du pays ont acquis leurs biens.
Le ou les individus suspectés d’enrichissement douteux devraient démontrer l’origine, la provenance, les sources de leurs biens. A défaut de justificatifs, ils seront poursuivis pour enrichissement illicite.
« Madagascar regorge d’importantes ressources naturelles. En dépit de cela, la population, dans sa très grande majorité, vit dans la pauvreté. 9/10 des Malgaches vivent en-dessous du seuil de pauvreté, alors qu’une infime partie s’enrichit indument. Cela est inadmissible », a martelé Mahmoudou Ndriandahy, responsable au sein de la PFNOSCM.
Cette plateforme réclame également une gestion transparente et efficace des finances publiques. Elle interpelle le régime à réagir, à faire preuve d’une réelle volonté politique. Pour cette plateforme, il est impératif «de rétablir l’État de droit, d’améliorer la gouvernance publique, de lutter sévèrement contre la corruption, d’assainir la gestion des biens publics et des ressources naturelles du pays, d’axer les efforts d’instauration d’une véritable démocratie participative dans la conduite des affaires publiques, qui implique tous les acteurs dont la société civile. Chercher ensemble le mode et le style de gouvernance qui répondent aux intérêts de toute la Nation. Mettre en place un gouvernement dont le PM et les membres sont reconnus pour leurs compétences et leur intégrité, respectueux de l’État de droit et de la démocratie participative, et soucieux des intérêts de la population malgache».
Elle réclame une punition sévère et exemplaire contre ceux dont les exactions sont prouvées.
Outre la lutte contre l’enrichissement illicite, la PFNOSCM réitère la nécessité impérative et urgente de procéder à la réconciliation nationale, au grand pardon et à la refondation de la République, afin de mettre un terme aux crises cycliques. Elle exige enfin la promotion du développement durable dans tous les secteurs et de faire bénéficier à chaque Malagasy, sans exception, des fruits de la croissance.
Vola R
