Epidémie de peste : Oui, mais… situation sous contrôle, selon l’OMS et l’Institut Pasteur
C’est officiel, la peste sévit à Madagascar et la Capitale malgache n’en est pas épargnée. Le bilan actuel est suffisamment lourd car des morts sont enregistrés. L’OMS intervient et les conclusions sont plutôt rassurantes.
Le ministère de la Santé publique, sous la houlette du Premier Ministre Kolo Roger, reconnaît que la Capitale est en proie à une épidémie de peste. Selon les statistiques avancées hier, à l’occasion d’une conférence de presse tenue au ministère de la Santé publique, à Ambohidahy, depuis la reprise de la saison pesteuse au mois d’octobre, le bilan actuel fait état de 138 cas suspects dont 47 décès, contre 241 entre le 1er août et le 24 novembre 2013, avec 48 décès enregistrés. Par rapport à l’année précédente, la situation ne diffère pas vraiment, que ce soit en nombre qu’en termes de décès. D’après un responsable de l’Institut Pasteur, à cette occasion, la peste présente chaque année une recrudescence saisonnière, entre octobre et mars, bien que des cas sporadiques apparaissent pendant toute l’année.
Le ministère de tutelle, les représentants de l’Organisation Mondiale de la Santé et l’Institut Pasteur ont toutefois tenu à rassurer les opinions en indiquant que la situation est sous contrôle et que le ministère veille. Des dispositions ont été prises bien avant que les cas de décès furent constatés. Des stratégies ont été élaborées. Les responsables ont mis en relief la surveillance épidémiologique des rats morts, le diagnostic précoce et la riposte rapide autour des cas, comprenant la prise en charge gratuite des cas constatés dans les formations sanitaires, la chimio-prophylaxie des contacts, ou encore la désinsectisation des cases infectées.
Nos principaux responsables ont, par conséquent, noté que le cas confirmé et les décédés de la Capitale, notamment dans le quartier insalubre d’Ankasina, constituent des cas isolés. La majorité des cas détectés dans les zones rurales sont de forme bubonique, non transmissibles d’homme à homme. Certes, la situation est préoccupante mais les autorités, appuyées par les partenaires, sont en train de renforcer les stratégies de lutte pour mieux maîtriser et contrôler l’épidémie.
Il a également été évoqué à cette occasion que la létalité des cas est anormalement élevée, dépassant les 34% au cours des 3 derniers mois. Une situation qui s’explique par la crainte de l’exclusion sociale des malades, mais également à l’origine de l’absence de collaboration de certaines autorités locales et la population, d’où un retard de la prise en charge.
Le recours aux raticides, mesure très dangereuse, est également déconseillée pour la population, notamment en saison pesteuse. Les puces, principaux vecteurs de maladie et constamment en quête de sang chaud, abandonnent effectivement les rats morts pour s’attaquer à l’homme.
L.R
