Espèces menacées : 20 à 30 millions d’hippocampes pêchés chaque année
L’hippocampe fait partie des espèces marines protégées car menacées d’extinction. C’est la raison pour laquelle son exploitation est régulée. Madagascar fait partie des rares pays où l’on trouve des hippocampes dans ses fonds marins.
Vingt à 30 millions d’hippocampes sont pêchés chaque année dans le monde rapporte le Bulletin du Sud-Ouest, une publication de l’Office Régional du Tourisme de Toliara. Ces hippocampes peuvent être vendus jusqu’à 1.000 euros le kilo dans des pays qui ont eux-mêmes interdit cette pêche mais se fournissent ailleurs, comme à Madagascar par exemple. Il y est précisé que les hippocampes sont pourtant protégés depuis mai 2004 au titre de la convention de Washington.
On dénombre aujourd’hui, une cinquantaine d’espèce se répartissant dans les eaux tempérées et tropicales partout dans le monde. Seulement cinq espèces ont été enregistrées dans les eaux africaines et de l’Océan Indien lors de précédentes études. Madagascar et notamment la baie de Toliara est une zone où l’on peut retrouver ces incroyables animaux marins. Dans une rubrique dédiée à la sensibilisation pour la protection de l’environnement, l’ORTU précise que la pêche est d’autant plus dévastatrice pour les hippocampes que certaines espèces sont strictement monogames. «La disparition d’un membre du couple éteint totalement l’instinct de reproduction de l’autre, détruisant ainsi toute chance de repeuplement de cette espèce ».
Et pourtant, dans la baie de Toliara comme dans les villages environnants (Ambolomailaka, Ankiembe, Besakoa, Sarodrano) la capture d’hippocampes est très importante. Après leur capture, ils sont ensuite séchés et vendus. Les hippocampes sont très prisés en Asie, et c’est d’ailleurs la principale destination des trafics. Certaines pharmacopées traditionnelles leur prêtent des vertus thérapeutiques et aphrodisiaques. Ces animaux marins sont ainsi utilisés en « tisane » pour guérir de nombreux maux dont l’incontinence, la sénilité, ou encore pour stimuler la circulation
A la fin du mois de Décembre 2015, nous avons rapporté dans nos colonnes que 10 kg d’hippocampes ont été saisis tout au long de l’année de source auprès de la Police de l’Air et des Frontières. Ces 10kg représentent une quantité importante, puisqu’une fois séchés, les hippocampes sont très légers à digérer. Depuis déjà quelques années, la population sauvage d’hippocampes connait un fort déclin.
Recueillis par C.R
