Exploration pétrolière : Un investissement à risque, selon la présidente de l’APPAM
Il a toujours été dit que Madagascar regorge de richesses minières et pétrolières importantes. Des étapes ont été franchies, mais d’autres restent à gravir avant que les sociétés d’exploration puissent clamer haut et fort qu’elles produisent de l’or noir. Il s’agit d’un investissement à risque, selon les précisions de Marcelle Dané, présidente de l’APPAM.
– Ma-LAZA : Pouvez-nous nous expliquer brièvement ce qu’est l’APPAM ?
– Marcelle Dané : L’APPAM ou Association Professionnelle du secteur Pétrolier Amont de Madagascar est une association apolitique, qui regroupe des sociétés oeuvrant dans des recherches pétrolières. Cette initiative puise son origine dans la volonté commune des sociétés d’exploitation pétrolière, nationales et étrangères, à reprendre et à évoluer dans des travaux d’exploration à Madagascar. La plupart sont là depuis huit ans. Nous sommes tous presque en phase de forage. La plupart des forages commencera l’année prochaine.
– Ma-LAZA : Comment percevez-vous l’avenir du secteur pétrolier de Madagascar ?
– Marcelle Dané : Si nous sommes là, c’est que Madagascar a potentiellement du pétrole. Les coûts des travaux d’exploration coûtent très chers et se chiffrent en millions de dollars. Nous espérons trouver du pétrole, mais il ne faut pas oublier que ce sont des investissements à risque. Par exemple, pour les pétroliers on shore, si l’on arrive à un stade d’après-forage, on aurait déjà dépensé un minimum de 50millions de dollars et pour les pétroliers off shore en haute mer, c’est au moins 100 millions de dollars. Si nous tenons à investir autant, c’est que nous espérons trouver du pétrole à Madagascar. Au mois trois compagnies effectueront chacune un forage l’an prochain.
– Ma-LAZA : Est-ce le cas de Tullow Oil dont vous êtes le Directeur?
– Marcelle Dané : Effectivement, nous disposons de deux blocs. Nous allons effecteur un forage l’année prochaine. Pour l’heure je ne peux confirmer que nous avons du pétrole. Toutefois, les critères permettent d’estimer la présence de pétrole. Dans le monde, Tullox Oil fait partie des sociétés qui ont découvert le plus de pétrole. Sur les 90% de forage effectués, du pétrole a pu être découvert.
– Ma-LAZA : Quelles sont vos attentes par rapport au nouveau Code Pétrolier en cours de gestation ?
– Marcelle Dané : Un «draft» du nouveau Code Pétrolier nous a été remis par le Ministère auprès de la Présidence, chargé des Mines et du Pétrole. Nous avons émis nos commentaires. Des discussions entre toutes les parties prenantes auront lieu prochainement. L’objectif est que le document final soit présenté à la session ordinaire du Parlement au mois de Mai prochain.
– Ma-LAZA : Pourrait-on avoir une petite idée des suggestions que vous aviez émises ?
– Marcelle Dané : Nos recommandations concernant tant le volet environnement que fiscal. Les sociétés d’exploitation se plaignent de la TVA. Comme je l’ai dit, il faut un investissement pas moins de 50 millions USD, par exemple, pour les pétroliers on shore alors qu’il s’agit d’un investissement à risque. Avec la chute du prix du baril, seules les entreprises puissantes peuvent poursuivre l’exploration. Dans d’autres pays, les sociétés d’exploration sont exonérées de TVA durant la phase d’exploration. A partir du moment où elles entrent dans la phase d’exploitation, elles paient tous les droits et taxes. La chute du prix du baril se répercute ainsi au niveau du budget des compagnies. Mais nous continuons à être là.
C.R
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