Exportations illicites : Les douaniers dénoncent les abus d’un colonel
Des individus se prévaleraient toujours de leur capacité de préprogatives de puissances publiques. Un Colonel serait impliqué dans une affaire d’exportation illicite d’or.
“L’Etat de droit est bafoué à Madagascar. Certains responsables font fi de la loi en vigueur”, ont martelé hier les membres du Syndicat des Agents de la Douane SEMPIDOU au cours d’une rencontre avec la presse qui s’est tenue à Ivato. Un officier supérieur est, en effet, intervenu dans une affaire d’exportation illicite d’or.
Le 04 Juin dernier, au cours du traitement du vol KQ 257 de Kenya Airways, les agents de la Douane avaient mis la main sur deux femmes qui s’apprêtaient à s’envoler pour Nairobi avec 24 bracelets en or non poinçonnés, pesant en tout 1620g, tel qu’il a été rapporté par le SEMPIDOU. Comme elles ne disposaient pas d’autorisation légale leur permettant d’exporter de l’or, une enquête avait été diligentée, mais elles ont refusé de répondre aux questions.
C’est alors qu’un colonel proche d’un Conseiller Spécial du Président s’est rendu sur les lieux. Ce colonel qui se disait être l’époux de l’une de ces femmes a proféré des menaces à l’endroit des douaniers qui ne faisaient que leur travail, selon la même source. Il s’est permis de s’emparer des 24 bracelets pour ensuite quitter les lieux avec les deux femmes.
Dans une déclaration faite, le Syndicat des Agents de la Douane condamne l’agissement du colonel, tout en soulignant qu’il va suivre de près ce dossier. Le SEMPIDOU revendique, non seulement la poursuite de l’enquête des deux femmes aux bracelets auprès du bureau de la Douane, mais également une sanction du colonel, pour éviter que de tels agissements faisant preuve d’impunité, de bafouement de la législation ainsi que d’abus de pouvoir ne se reproduisent. De tels agissements constituent, en effet, un obstacle aux efforts concédés par l’administration douanière, menés dans l’intérêt de la Nation. Herizo Andrianavalona, Président du SEMPIDOU a, par ailleurs, indiqué que les menaces, sous quelques formes que ce soient, à l’endroit des agents de la Douane, sont inadmissibles.
C.R