Extension du port de Toamasina : Concrétisation du projet
Face à la congestion du Port de Toamasina, l’extension de cette infrastructure devient une nécessité. Initié depuis des années, le projet d’extension ne sera pas un vœu pieux. Le grand chantier sera lancé la semaine prochaine.
Le coup d’envoi du projet d’extension du Port de Toamasina sera donné le 23 avril prochain. L’annonce a été faite hier par Christian Eddy Avellin, Directeur Général de la Société du Port à gestion Autonome de Toamasina (SPAT), aux côtés de responsables de l’Agence Japonaise de Coopération Internationale ou JICA.
Nul besoin de rappeler que le Port de Toamasina, véritable poumon économique de Madagascar, concentre près de 90% des échanges commerciaux internationaux du pays. Avec l’augmentation du volume de trafic, l’infrastructure ne répond plus au besoin. De nombreux opérateurs économiques se plaignent du dysfonctionnement au Port de Toamasina qui ralentit leurs activités et retarde leurs commandes. Cependant, les responsables ne ménagent pas leurs efforts pour discuter avec les parties prenantes. Des dialogues publics-privés se tiennent ainsi pour que des solutions à court terme puissent être mises en œuvre afin de fluidifier les opérations au niveau du Port de Toamasina.
En 2017, la SPAT avait traité pas moins de 243.000 conteneurs et le volume de marchandises traitées a atteint les 6.700.000 tonnes. Si le grand port connait ainsi des difficultés liées à la forte croissance des flux de marchandises, le projet d’extension prévoir un triplement de sa capacité de traitement des flux.
Financement japonais
Le coût du projet s’élève à 639 millions USD, soit environ 2044,8 milliards d’Ariary. Les 411 millions USD sont issus d’un emprunt concessionnel accordé par le Japon à travers la JICA si le reste sera fourni par l’Etat malagasy. Le remboursement de ce prêt s’étalera sur une période de 40 ans, avec un taux d’intérêt de 0,01%. L’étude de faisabilité du projet a été lancée en 2009. «Nous avons examiné tous les volets, y compris les impacts environnementaux», a tenu à préciser Murakami Hironobu, représentant résident de la JICA. L’Association des Originaires de la province de Toamasina ADOPT a en effet émis ses craintes par rapport à l’impact environnemental d’un tel projet. Toujours selon ce responsable, la position du Port de Toamasina est importante du point de vue géostratégique et la JICA est disposée à contribuer au développement du port, du pays et partant de l’économie régionale. «Grâce à ce financement, la JICA devient le premier bailleur de fonds bilatéral de ce pays. De plus, l’extension du Grand Port a réveillé l’intérêt des opérateurs économiques japonais qui ont déjà manifesté leur volonté d’investir à Madagascar».
Différents travaux seront entrepris pour développer le Port de Toamasina. Le brise lame sera prolongé, il s’agit d’un ouvrage de protection qui permettra de sécuriser le Terminal à conteneurs. Un quai à conteneurs « C4 » de 470m de longueur et de 1.60m de profondeur sera aussi construits. Des mesures seront prises pour obtenir un tirant d’eau de 16m afin d’être concurrentiel dans l’Océan Indien. Face à la congestion du Port, il importe également de prolonger le Terminal à conteneurs. Un approfondissement des quais existants est également prévu. Pour le DG de la SPAT, l’extension du Port de Toamasina fera de la Grande Île l’un des acteurs majeurs de l’économie en Afrique et sur le plan mondial, a indiqué le DG de la SPAT.
C.R
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