Si financièrement, la société d’Etat Fanalamanga se porte de mieux en mieux et a pu payer progressivement ses arriérés ces dernières années, les employés n’en sont pas moins tranquilles. Ils expriment leur crainte face à la dégradation du capital forestier qui menace la pérennité des activités de Fanalamanga. D’où l’interpellation du Syndicat des Travailleurs de Fanalamanga STFAN afin que des mesures puissent être prises pour y faire face.
Des 6o.000 Ha de Fanalamanga initialement, il ne reste plus que 23.000 à 24.000 Ha de forêts. Seuls 3.000 Ha peuvent être exploités dans l’immédiat, déplore Ranaivoarison Hanitriniony Tantely, membre du bureau du Syndicat des Travailleurs de Fanalamanga au cours d’un bref entretien avec la presse à Moramanga. Près de 1000 ha par an sont pourtant exploités pour permettre à la société de fonctionner. Avec le capital forestier, il ne reste donc plus que trois ans d’exploitation. Une suspension d’activités de 5 à 7 ans s’ensuivra, en attendant la maturité des arbres, craignent les employés.
Il est vrai, selon les représentants du syndicat STFAN, que des activités de reboisement et de régénération naturelle sur 19.000 ha ont lieu mais il faut attendre 10 à 20 ans, voire 24 ans (pour les jeunes plants mis à terre cette année) pour que les arbres puissent être exploités. Le cycle de production pour un pin est en effet de 24 ans. Les employés craignent ainsi une suspension des activités d’exploitation forestière de Fanalamanga. Sans perception de recettes, la société connaitra de nouveau des difficultés.
Depuis l’augmentation de prix des produits forestiers, Fanalamanga a pu payer ses arriérés et mettre en place des infrastructures sociales (écoles, CSB II…) au profit de la communauté. Le syndicat estime que les dirigeants de la société devraient plutôt anticiper et voir comment faire face aux années de suspension d’exploitation forestière plutôt que de multiplier les actions sociales. «Les dépenses à l’externe devraient être limitées pour pouvoir payer le salaire des employés durant la suspension de l’exploitation forestière» précise notre interlocuteur. Et de poursuivre que les actions sociales sont une bonne chose mais l’avenir de l’entreprise doit aussi être pris en compte.
Un traitement illégal des employés et des licenciements que le syndicat qualifie d’abusifs sont aussi dénoncés. Un autre problème pour lequel le STFAN interpelle les responsables étatiques relève de la propriété foncière. Près de 99% du terrain relève encore du domaine privé de l’Etat. Les terrains n’étant pas inscrits au nom de Fanalamanga, les riverains y accèdent, ce qui génère des conflits. Le syndicat espère se faire entendre et se réjouit que le régime actuel ait choisi Fanalamanga pour le lancement officiel de la campagne de reboisement samedi dernier.
C.R
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