Dans l’ensemble, la mise en œuvre du programme appuyé par la Facilité Élargie de Crédit reste bonne. Néanmoins, l’équipe du Fonds Monétaire International, ayant effectué une mission dans nos murs du 12 au 26 septembre n’a pas manqué de faire part des points qui restent à améliorer tout en mettant l’accent sur la lutte contre la corruption qui demeure critique.
“La situation économique de Madagascar a continué de s’améliorer. La croissance devrait dépasser 5% cette année, le taux le plus élevé de ces dix dernières années (…). Dans l’ensemble, la mise en œuvre du programme appuyé par la FEC continue d’être satisfaisante. Tous les objectifs quantitatifs du programme pour le premier semestre de l’année ont été atteints, à l’exception du niveau de dépenses sociales, temporairement plus bas que prévu”.
C’est ce qui ressort de la déclaration fait hier par Marshall Mills, Chef de mission de l’équipe du FMI, en visite à Madagascar du 12 au 26 septembre dernier. La réorientation continue des dépenses publiques les moins productives vers les dépenses d’investissement et les dépenses sociales reste ainsi au cœur du programme.
La mission et les autorités ont discuté des réformes importantes en cours dans les domaines de la politique monétaire, du secteur financier et de la gestion des finances publiques, mises en œuvre avec l’assistance technique du FMI. La Banque centrale a continué de renforcer ses cadres opérationnels afin de mieux gérer la liquidité bancaire et de limiter la volatilité sur le marché des changes, tout en accumulant des réserves.
Les réserves de change ont atteint un niveau record. De manière générale, le budget a été exécuté comme prévu. Le programme de réformes structurelles a également continué de progresser, comme en témoigne l’ouverture du premier Pôle anti-corruption.
Marshall Mills a en outre relevé que les retards dans l’ajustement des prix à la pompe — sur fond de hausse des prix mondiaux du pétrole, de tensions sociales et de poursuite des négociations sur la structure des prix — ont généré un montant élevé du passif envers les distributeurs et des mesures doivent être prises par les autorités. Par ailleurs, bien que la Jirama ait accompli des progrès dans la réduction de ses besoins de transferts, les services du FMI ont souligné la nécessité de redoubler d’efforts afin de limiter les subventions l’année prochaine, conformément aux objectifs des autorités.
Cet objectif rappelons-le est d’atteindre l’équilibre opérationnelle en 2020.
Gouvernance et lutte contre la corruption
Une fois de plus, les services du FMI mettent l’accent sur la nécessité impérieuse d’adopter d’ici la fin de l’année les deux lois relatives au recouvrement des avoirs illicites et à la lutte contre le blanchiment de capitaux. «Ne pas adopter ces deux lois pourrait exposer Madagascar à d’importantes répercussions économiques et financières, surtout en ce qui concerne le coût des opérations transfrontalières».
Alain Rasolofondraibe, Gouverneur de la Banky Foiben’i Madagasikara espère que ces lois puissent être votées au sein de la prochaine Session parlementaire. A noter que le fait que le pays soit dirigé par un Président de la République par intérim n’altère en rien les relations et négociations avec le FMI «Les discussions ont bien avancé avec les autorités malagasy dans l’ordre constitutionnel et la continuité de l’Etat. Le processus avance normalement et la mise en œuvre du programme économique appuyé par le FMI commence à porter ses fruits».
Claudia R.
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