Filière sucre : Bilan et perspectives
Le Centre Malgache de la Canne et du Sucre CMCS est un des organismes rattrachés au Ministère du Commerce et de la Consommation. Il a pour mission principale de proposer et de réaliser toutes les mesures destinées à organiser et à promouvoir la production de la canne et du sucre, les industries connexes et les activités commerciales sur les différents marchés. Quelles ont été les réalisations de 2014 et les perspectives de 2015 ?
Les cinq premières années de relance de la filière sucre visaient surtout à atteindre le niveau de production maximum, selon les précisions de Gaëtan Ramindo, Directeur Général du Centre Malgache de la Canne et du Sucre. L’année 2014 a été caractérisée par le maintien de la production sucrière qui se rapproche de la capacité nominale. La production actuelle est de plus de 90% de la capacité nominale des usines (109.000 tonnes) puisqu’elle atteint les 100.000 tonnes. Par ailleurs, plus de 200.000 tonnes de canne ont été livrées par les planteurs indépendants.
Par ailleurs, la politique variétale a été mise en oeuvre, avec la plantation à grande culture de nouvelles variétés. « L’amélioration variétale a été atteinte l’an dernier ». Il y a eu quatre nouvelles variétés de canne à Morondava et huit nouvelles variétés à Namakia. Auparavant, la productivité à Namakia était de 80 tonnes/ha. Avec les nouvelles variétés, il y a celle qui a atteint 150 tonnes/ha, voire 192 tonnes/ha. Des efforts ont été fournis en ce qui concerne l’intensification agricole.
La ratification de l’accord international du sucre figure également parmi les réalisations. Elle nous a permis d’intégrer l’Organisation Internationale du Sucre, une plateforme permettant d’être en contact avec les différents acteurs de la filière à travers le monde. Des projets pilotes de mini-sucrerie ont également été réalisés dans deux localités. Des pépinières ont été mises en place vers la fin de l’année et devront permettre, entre autres, de lutter contre la production du fameux « toaka gasy » et de fournir de nouveaux débouchés aux planteurs de canne, l’objectif étant la valorisation des chaînes de valeur courte. Par ailleurs, un partenariat a été conclu avec l’Université d’Antananarivo pour assurer la relève.
Sucoma Morondava
Les évenements qui se sont déroulés à Morondava, dont la Sucoma a été victime, est un évenement malheureux, de l’avis de Gaëtan Ramindo. Le CMCS déploie des efforts pour s’entretenir avec les opérateurs économiques et les autorités étatiques de manière à voir ensemble comment reprendre la production et restaurer l’emploi.
Perspectives 2015
Le défi pour les cinq prochaines années est l’amélioration de la compétitivité de la filière sucre. Nous devons nous préparer à être concurrentiel sur le marché international. Pour ce faire, il importe, pour cette année, de réorienter la stratégie nationale avec la participation de toutes les parties prenantes. L’opérationnalisation de « l’Observatoire du sucre » ainsi que la poursuite de la mise en place du « sugar board » sont également prévues. La mise en place d’un centre de recherche, le renforcement de partenariat avec l’Université d’Antananarivo sont autant d’objectifs à atteindre. Les projets de mini-sucrerie seront poursuivis et l’on prévoit, d’ailleurs, de les étendre dans d’autres localités. De surcroît, l’amélioration variétale et la veille phytosanitaire se poursuivront.
A noter que les normes sur le sucre ont commencé à être instaurées en 2014 et la validation devra se faire dans le courant de ce mois, avec le Bureau National des Normes. Des efforts seront également déployés pour résoudre les différends entre les producteurs de canne et ceux qui font la transformation. Une réunion visant à chercher des solutions, avec le Ministère du Commerce et de la Consommation, est prévue se tenir à Ambilobe.
En outre, la remise à niveau environnemental des sites sucriers sera effective cette année et le CMCS entend mener l’étude sur la production d’éthanol.
C.R
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