Filière vanille : il faut faire très attention
La filière vanille demeure très juteuse pour les opérateurs économiques et l’ensemble des acteurs du secteur. Les prix flambent, au grand bonheur des paysans, des collecteurs, mais également des spéculateurs. Si le kilo s’achetait à 50 USD il y a un an, voilà que le prix avoisine les 400 à 500 USD depuis ces derniers jours. Les importateurs sont inquiets de cette hausse vertigineuse.
La hausse de prix s’explique par la rareté du produit. Une situation qui devient de plus en plus menaçante pour l’avenir du secteur. Certes, des améliorations sont apportées, notamment dans le renouvellement des pieds pour une meilleure qualité de la production. Des solutions à long terme, visant à améliorer cette productivité. Mais la menace est là et qu’il faudra être conscient de la situation. Une velléité à anéantir le secteur s’installe dans le pays. Un secteur qui, rappelons-le, est l’un des pourvoyeurs de devises pour le pays et un des produits de rente très prisés sur le plan mondial. La course à la cueillette de la vanille verte s’est intensifiée cette année au profit de l’extraction de vanilline à une échelle industrielle. Conséquence : la vanille se fait rare et les gousses n’arrivent pas à maturité, la qualité perd de sa valeur dans certains endroits. En dépit des avertissements et de la fermeté de l’Etat, certains acteurs ne se privent pas d’agir dans l’illégalité, au détriment des paysans.
Sur le plan commercial, cette flambée des prix peut facilement accélérer la concurrence pour d’autres pays. Certes, il y aura des pays qui seront ragaillardis par cette situation. Rappelons que l’Indonésie avait détrôné Madagascar en termes de production en quantités depuis 1994. Toutefois, d’autres pays comme La Réunion, les Comores, le Mexique, l’Ouganda, l’Inde Papouasie-Nouvelle-Guinée et Tahiti ont multiplié leurs actions visant à produire davantage, ce qui demeure une menace réelle pour les 100.000 paysans opérant dans le secteur. Alors, il appartient aux paysans, aux dirigeants du pays et à l’ensemble de la chaîne de songer beaucoup plus à l’avenir et d’améliorer tant la qualité que la quantité de production pour qu’on préserve notre position de leader mondial de cette filière.
