Les candidats et partis politiques sont appelés à ouvrir un compte bancaire spécial campagne électorale. A ce titre, il leur a également été demandé de nommer un trésorier.
Ving-huit des 36 candidats ont nommé leurs trésoriers à 6 jours de l’ouverture de la campagne électorale, a fait savoir Rado Ramilijaona, Président de la commission de financement de la vie politique, lors d’ une séance d’information et de partage relative au financement de la campagne électorale, tenue hier au Carlton d’Anosy. La mission de cette commission, composée de deux experts comptables et de trois magistrats de la Cour des comptes, consiste à contrôler la légalité des opérations financières effectuées par le trésorier du candidat sur le compte de campagne. Les candidats à la présidentielle doivent déclarer les recettes perçues et les dépenses engagées durant les 30 jours de la campagne électorale auprès de la commission de contrôle de la vie politique.
Selon l’article 64, «les candidats et les listes de candidats en compétition dans une élection, ou les entités en faveur des options dans une consultation référendaire tiennent un compte de campagne selon les modalités prévues par la présente section (Section 2-Financement de la campagne électorale)». Il est ainsi obligatoire pour les candidats d’ouvrir un compte unique de campagne pour s’assurer de la traçabilité des financements obtenus. Le candidat qui ne respecte pas cette mesure ne remplit pas les critères de candidature à la présidentielle, a fait savoir Rado Ramilijaona. Il exhorte les 8 autres candidats qui n’ont pas encore nommé leurs trésoriers à présenter auprès de la CENI des noms bien avant le 8 octobre, date d’ouverture de la campagne électorale. Rado Ramilijaona précise que la commission ne se contente pas des rapports financiers présentés par les trésoriers. Ses membres feront une descente sur terrain afin d’observer les réalités de la campagne électorale.
Le gouvernement souhaite la transparence de la gestion de compte de campagne
Le Premier ministre Christian Ntsay a procédé à l’ouverture officielle de cette séance d’information d’hier, au Carlton d’Anosy. Lors de son discours, le Chef du Gouvernement a souligné l’importance de cet événement, surtout en cette période précédant l’ouverture officielle des campagnes électorales, qui permettra tant aux citoyens qu’aux candidats de renforcer davantage la connaissance de la réglementation en vigueur relative au financement des campagnes électorales. Il n’a pas manqué de féliciter les membres de la commission de financement de la vie politique, en ce sens qu’il relève de leurs responsabilités d’assurer la transparence de la gestion de compte de campagne que la loi impose à tous les candidats. «Il s’agit de rénover la pratique politicienne à Madagascar, en rehaussant le standard en matière d’organisation des élections, et de financement de la vie publique et politique», note le PM.
Les camps des candidats divisés
Tous les acteurs concernés par le processus électoral, notamment les candidats ou représentants des candidats, ont participé activement à cette séance d’information et de partage relative au financement de la campagne électorale, qui a eu lieu, hier au Carlton d’Anosy. Force est de constater que les camps des candidats à la présidentielle sont divisés en ce qui concerne la commission de contrôle de la vie politique. Toto Alphonse, du parti Leader Fanilo de Jean Max Rakotomamonjy, estime que la mise en place de cette commission est d’une importance capitale pour la transparence des financements des campagnes électorales. Car, auparavant, ce fut toujours le candidat, qui investissait des moyens financiers colossaux qui remportait les élections. «Cette fois-ci, j’espère que l’argent ne peut plus acheter les votes», a dit Toto Alphonse.
Jean Félicien, mandataire du candidat Jean Omer Beriziky, pour sa part, reste sceptique quant à l’efficacité des fonctions la commission de contrôle de la vie politique. Pour lui, il s’agit tout simplement d’une structure comme les autres telles que les CFM, CNIDH, SAMIFIN…. Quoi qu’il en soit, Antsika Madagascar, lui, prône la transparence de la campagne électorale. Il a déjà nommé son trésorier et dispose d’un compte de campagne.
Vola R
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