Tout syndrome fait allusion à un ensemble de symptômes caractérisant un état pathologique ou un ensemble de signes révélateurs d’une situation mauvaise. Après un diagnostic des services du Fonds Monétaire International sur les implications de l’augmentation de l’investissement public prévue entre 2017 et 2020, il s’est avéré que le risque du syndrome hollandais resterait maîtrisable. De quoi s’agit-il ?
On parle de «syndrome hollandais» quand un afflux de fonds étrangers augmente la demande de biens non exportés d’un pays. En d’autres termes, une appréciation de la monnaie locale est notée suite à l’entrée massive de devises, nuisant ainsi à la compétitivité des autres secteurs d’exportation.
Dans une note faisant suite à une étude réalisée par les services du FMI, à laquelle le représentant sortant Patrick Imam a pris part, il est précisé que «même s’il ne doit pas être négligé, le risque de syndrome hollandais resterait maîtrisable». Selon les explications apportées, son impact serait atténué dans la mesure où l’emprunt extérieur servirait à importer des biens associés aux projets, et n’influe donc nullement sur la demande de biens non exportés. Par ailleurs, il existerait de nombreuses capacités non utilisées dans l’économie malgache et le taux de change réel serait sous-évalué à l’origine. D’ambitieuses mesures de politique économique seraient mises en œuvre pour retrouver la compétitivité perdue du fait de la hausse de la monnaie locale.
Ces contrepoids pourraient avoir un effet correcteur, mais leur ampleur dépendra de choix politiques. Des mesures de politique monétaire opportunes peuvent contribuer à faire face à l’effet de déstabilisation potentiel d’une forte appréciation réelle de la monnaie locale (hiérarchisation des investissements, réformes structurelles compensatoires….).
Ce syndrome hollandais peut avoir pour conséquence de détourner les moyens de production des secteurs les plus productifs de l’économie au profit de secteurs moins efficients, ce qui suppose un risque de diminution du potentiel de croissance. Les secteurs exportateurs générateurs de faibles marges dans des domaines très concurrentiels, comme l’industrie textile et de l’habillement à Madagascar, pourraient ainsi se trouver particulièrement vulnérables selon la publication des services du FMI.
Ces derniers recommandent une meilleure coordination des politiques des Finances et des ministères de tutelle. Il en est de même de la mise en place de systèmes de contrôle, destinés à détecter les premiers signes avant-coureurs du syndrome hollandais dans les différents secteurs, avec la volonté d’adapter le rythme de mise en œuvre des projets en cas de surchauffe.
Les pouvoirs publics devraient mettre au point des plans d’urgence qui favoriseraient les projets les plus rentables et les synergies dans le cas où les contraintes de capacités mettraient en péril la réalisation intégrale des investissements prévus.
Recueillis par C.R
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