Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) annonce le « décaissement immédiat de 31,9 millions USD pour couvrir les besoins de financement extérieur et budgétaire, portant le total des décaissements au titre de l’accord de Facilité Elargie de Crédit à environ 159,7 millions USD ». Mokhtar Benlamine, représentant résident du FMI, l’a annoncé hier à Ambatonakanga au cours d’une rencontre avec la presse aux côtés de la ministre de l’économie et des finances et du gouverneur de la Banky Foiben’i Madagasikara (BFM).
Ce déblocage fait suite à la deuxième revue du programme de Facilité élargie de crédit (FEC). «La performance au titre de cette deuxième revue a été globalement mitigée à cause des retards accumulés au niveau des réformes structurelles », a-t-il précisé. Le conseil d’administration a aussi pris en compte les catastrophes naturelles qui ont frappé le pays au début de l’année, ainsi que les effets de la guerre en Ukraine sur les prix internationaux et la chaine nationale. Néanmoins, Madagascar est parvenu à mener un certain nombre de réformes notamment du secteur énergétique, lesquelles sont approuvées par le conseil d’administration du FMI. L’augmentation récente des prix de détail des carburants est une étape de la mise en œuvre d’un mécanisme automatique de tarification des carburants qui supprimera les subventions coûteuses et régressives. Le FMI recommande l’accélération de la mise en œuvre des mesures d’accompagnement au profit de la population la plus vulnérable qui sera affectée par ces augmentations.
Par ailleurs, les audits réalisés par la cour des comptes ont été importants et permettent de prendre des mesures correctives et préventives. «Nous travaillons avec les autorités pour asseoir ces mesures», a précisé le représentant résident du FMI. Les autorités sont encouragées à redoubler d’efforts pour améliorer la transparence budgétaire et renforcer la responsabilité, notamment par une application plus efficace du cadre juridique de lutte contre la corruption. Afin de renforcer les contrôles a posteriori des finances publiques, la cour des comptes devrait avoir accès aux différents systèmes d’information du ministère de l’économie et des finances en tant que vérificateur externe. La BFM, pour sa part, devrait continuer à améliorer son cadre de politique monétaire et se tenir prête à relever les taux d’intérêt pour contenir les pressions inflationnistes.
Mokhtar Benlamine a, par ailleurs, insisté sur la nécessité pour Madagascar d’augmenter les recettes en vue d’une croissance soutenable et solide. Le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et l’amélioration du recouvrement des arriérés d’impôts seront essentiels pour compenser toute baisse du recouvrement des recettes intérieures.
Des efforts supplémentaires seront nécessaires dans le cadre du budget 2023 pour accroître la mobilisation des recettes intérieures, atteindre l’équilibre budgétaire et créer un espace budgétaire supplémentaire pour les dépenses sociales et les investissements publics prioritaires.
C.R
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