L’Association Economique Madagascar Japon AEMAJA et l’Agence Japonaise de Coopération Internationale JICA travaillent main dans la main pour promouvoir les opportunités d’affaires à Madagascar. L’ambassadeur du Japon à Madagascar a émis hier de nombreuses recommandations. La Covid-19, selon ses dires, ne devrait être ni une excuse, ni un prétexte.
“La conclusion des accords de promotion et de protection des investissements entre le gouvernement malgache et le gouvernement japonais est primordiale pour promouvoir les investissements privés à Madagascar. L’accord fournira un cadre juridique international qui rassurera les investisseurs potentiels japonais” a déclaré hier au Carlton Anosy SEM Higuchi Yoshihiro, ambassadeur du Japon à Madagascar. Ce fut lors du forum des affaires Madagascar-Japon, sous le thème « Synergie pour l’industrialisation », organisé par l’AEMAJA et la JICA. A ce propos, la ministre de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat Lantosoa Rakotomalala s’est voulue rassurante en précisant qu’un accord bilatéral sera conclu cette année.
Pour attirer les investissements, Madagascar doit aussi ratifier la Zone de Libre-échange Continentale Africaine ZLCAF. «Près de 40 pays africains l’ont ratifié. Il est important de franchir la ligne de départ avec les autres pays africains sinon Madagascar risque de perdre des opportunités d’investissements étrangers » a indiqué l’ambassadeur. Selon la ministre Lantosoa Rakotomalala, il faut se préparer. Le processus de ratification suit son chemin, avec des pourparlers avec le secteur privé.
SEM Higuchi Yoshihiro a aussi mis en exergue l’importance de la « stabilité, sécurité, transparence du cadre juridique et institutionnel » pour assurer un business viable et durable. Dans le domaine sanitaire, il estime que « la vaccination contre la Covid-19 pourrait devenir indispensable pour les déplacements internationaux des businessmen et des expatriés». Alors que la production d’Ambatovy reprendra bientôt après plusieurs mois de suspension, certains employés d’entreprises japonaises ne peuvent pas encore revenir à Madagascar, en raison de la situation sanitaire.
Un mécanisme facilitateur pour les investisseurs potentiels s’impose également. C’est le cas du système mis en place par l’EDBM en collaboration avec la société financière internationale IFC et le Japon pour permettre la création d’entreprises en ligne. «Il est tout aussi nécessaire de développer des systèmes qui soutiennent les entreprises étrangères dès le moment où elles envisagent d’investir à Madagascar».
L’ambassadeur a également évoqué la situation du transport aérien international. « La plupart des pays ont repris leurs activités, avec des mesures sanitaires strictes de précaution aux frontières (….). Air Madagascar devrait investir dans des ressources de manière sélective, ciblée, stratégique et innovante pour stimuler la croissance économique de la Grande Île. Il est souhaitable de sélectionner les destinations, d’étudier les fréquences, de bien choisir les partenaires internationaux et de promouvoir des vols code sharing qui facilitent le trafic de la clientèle business » a-t-il indiqué
Le diplomate a mis en avant la nécessité de créer un environnement des affaires unique à Madagascar, qui s’adapte à un monde « avec corona ». Compte-tenu du contexte sanitaire et de la suspension des vols, c’est par video-conférence qu’une quinzaine d’entreprises japonaises ont pris part au forum des affaires Madagascar-Japon hier. Ce fut l’occasion de discuter avec les investisseurs japonais, d’identifier les besoins spécifiques des secteurs privés clés à Madagascar et de formuler de potentielles collaborations.
Claudia R.
