Grève à la douane : Une cinquantaine d’agents listée

Nonobstant la publication de deux notes ordonnant aux grévistes de rejoindre leurs postes respectifs le 30 Juillet dernier, des agents de la douane poursuivent leur mouvement de grève.

Le Syndicat des Agents de la Douane Sempidou (Sendikan’ny Mpiasan’ny Douane) est toujours en grève. Le sit-in se poursuit devant le bureau des douanes à Antaninarenina. Si 87 grévistes ont été recensés la semaine dernière, la liste arrêtée le 06 août 2018 fait état de 53 agents qui n’ont pas obtempéré à la note les obligeant à reprendre le travail, selon la direction générale des douanes.
Ces agents risquent ainsi de voir leurs soldes suspendues. Si l’on se réfère à l’avis n°01-HCC/AV du 6 avril 2005 sur l’interprétation des dispositions de l’article 33 de la Constitution, «la grève dans la fonction publique est un droit constitutionnellement reconnu. Ce droit est limité, au même titre que toute liberté constitutionnelle, même en l’absence de législation spécifique. Le Gouvernement a le pouvoir de prendre des mesures de limitation du droit de grève propres à sauvegarder l’intérêt général. La grève ne donne pas droit à rémunération. La retenue sur le traitement du fonctionnaire en grève n’est pas une sanction et ne porte pas atteinte au droit de grève».
Le président du Sempidou, Herizo Ramanambola avance, pour sa part, qu’à chacun sa manière de poursuivre le mouvement. A côté de ceux qui entreprennent un sit-in, se trouvent ceux qui ont rejoint leur lieu de travail mais qui n’assurent qu’un service minimum. C’est surtout en province que les agents sont en grève, selon ses dires, avec comme principale revendication, la cessation des activités de la société GasyNet.

Modernisation de la douane

La déclaration du Conseil de coopération douanière concernant la bonne gouvernance et l’éthique en matière douanière, baptisée «déclaration d’Arusha révisée» précise qu’un programme national efficace en matière d’éthique douanière doit tenir compte de plusieurs facteurs comme la conduite et l’engagement des responsables, la transparence, l’automatisation, la réforme et la modernisation…C’est dans cet esprit qu’a été mis en place la GasyNet – Malagasy Community Network, une société de droit malgache née d’un partenariat public privé entre l’Etat malagasy (apport de 30%) et la société SGS – Société Générale de Surveillance, dont les activités sont axées sur une utilisation poussée des technologies de l’information. Après des reconductions, le contrat avec GasyNet aurait dû prendre fin en septembre 2017. Cette société joue cependant un rôle clé.
Un comité de modernisation a alors été mis en place pour étudier l’éventuel passage à une situation post-GasyNet. C’est au moment où la finalisation de la décision à soumettre aux autorités (ministre des finances, gouvernent…) était en cours que les agents de la douane, membres du comité ont décidé d’entreprendre le mouvement de grève. L’on apprend que ce comité se réunira incessamment pour discuter de différents points comme le guichet unique, le scanner, la gestion des ressources humaines. Nous en reparlerons.

C.R

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