Grogne des entreprises Le GEFP : emboîte le pas au SIM et au GEM
Si le Syndicat des Industries de Madagascar SIM a maintes fois tiré la sonnette d’alarmes quant à l’invasion des produits importés ne suivant pas les normes et conduisant à une concurrence déloyale, le Groupement des Entreprises de Madagascar GEM est monté au créneau il y a quelques jours pour contester l’Advance Cargo Declaration. Le Groupement des Entreprises Franches et Partenaires GEFP leur emboîte le pas en faisant aussi part de ses doléances…
Le GEFP dénonce le retard dans le remboursement de TVA. Le montant s’élève à 24 milliards MGA rien que pour les entreprises membres, nous a confié Charles Giblain, Président du Groupement des Entreprises Franches et Partenaires. Comme le GEFP représente à peu près 50% des zones franches, l’estimation avoisine le double, vers les 50 milliards MGA pour l’ensemble des zones franches.
La loi n°2007-037 du 14/01/2008 sur les zones et entreprises franches de Madagascar, stipule en effet dans son article 6, paragraphe 6, que les importations réalisées par les zones et entreprises franches ne sont plus soumises à la TVA. Le traitement des demandes de remboursement des crédits de TVA est différencié en fonction du comportement fiscal de l’entreprise et des risques identifiés par les services fiscaux lors du dépôt des dossiers.
Déception et…espoir
En ce qui concerne le textile, les attentes sont fortes suite à la réintégration de Madagascar dans l’AGOA. Le GEFP se dit un peu déçu des résultats. Il y a une très forte concurrence au niveau international avec des pays comme le Vietnam, le Bangladesh…«Madagascar pour être compétitif doit faire en sorte de concrétiser certaines choses» a poursuivi notre interlocuteur. Face au retard de l’État dans le remboursement des TVA, ce n’est pas un secteur très positif pour attirer les investisseurs.
Par ailleurs, l’éligibilité des entreprises du pays à l’AGOA est une chose, mais il faut savoir que le marché américain est un marché ultra-concurrentiel. La plupart des entreprises qui sont déjà installées à Madagascar et qui sont sur le marché européen préfèrent les marges des marchés européens que les marges des marchés américains.
Selon ses propos, ce n’est parce que Madagascar a été réintégrée au sein de l’AGOA que d’un coup de baguette magique, on pourrait restaurer le niveau d’exportation qu’on avait en 2008 où on avait exporté près de 300 milliards de marchandises. Les chiffres sont beaucoup plus modestes à l’heure actuelle, mais il faut y croire. Le pari est lancé avec la création de 200.000 emplois pour cinq ans.
Le GEFP se réjouit toutefois de la sortie du Décret d’application de la Loi sur les Zones Franches en 2015 (sept ans après!). De l’avis de Charles Giblain, cela est une confirmation du régime de zone franche à Madagascar.
C.R
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